Ounroufani Baco est Mahorais, il a quatre ans et demi. L’année dernière, les médecins lui ont diagnostiqué un cancer. Les infrastructures médicales pour traiter ce type de pathologie n’existant pas à Mayotte, il a dû venir se faire soigner à l’hôpital Félix-Guyon de Saint-Denis. Mais le petit garçon n’y reste pas en permanence: après ses soins, il est hébergé à la Kazanou, à quelques minutes de là.
Grâce à la Maison des parents de l’océan Indien (MPOI), son père Abdourahmane peut rester à ses côtés pendant toute la durée de sa prise en charge: «Je suis vraiment content d’avoir un endroit où être accueilli. Sans cette Maison, je devrais être à l’hôpital tout le temps», explique-t-il avant de retourner s’occuper de son fils assis sur un canapé. À travers les fenêtres, Saint-Denis s’étale le long de l’océan.
Située à quelques centaines de mètres du CHU, la Kazanou profite de la vue sur la ville. L’association Maison des Parents de l’Océan Indien (MPOI) louait à l’origine des chambres dans une pension jusqu’en 2013, date à laquelle elle a inauguré ce grand appartement qui occupe tout l’étage d’un immeuble.
« On compte beaucoup sur les bénévoles »
La MPOI a deux missions : accueillir les parents des enfants en traitement, et éviter aux patients venant de loin une hospitalisation complète en leur proposant de résider ici le temps de leurs soins. Logiquement, beaucoup de Mahorais profitent de la structure.
«Nous avons 8 chambres de deux lits», précise Osna Djaffardjee-Girault, la directrice de la Maison, «et dans le cas des enfants, la caisse d’Assurance Maladie ne prend en charge le séjour que d’un seul parent, sauf exception. Cela nous permet cependant de faire profiter un maximum de familles.»
Aujourd’hui, seulement deux lits ne sont pas occupés. Cela reflète bien la nécessité d’un tel équipement à La Réunion: en 2015, 336 personnes y ont été accueillies, et la Kazanou affichait un taux d’occupation de 96% pour le mois de décembre. Outre des chambres, la Kazanou offre un véritable espace d’accueil et de vie. Le forfait pris en charge par la Sécurité sociale n’inclut que la nuitée et le petit-déjeuner mais une cuisine est à disposition des résidents. Un coin ludique constitué d’une bibliothèque, d’un bac à jeux, d’une télévision et d’un ordinateur connecté complète l’équipement de la Maison.
Une aire de jeux financée par le Rotary Club
Il y a une dizaine de jours, une aire de jeu extérieure a été inaugurée : financée en totalité par le Rotary Club, elle permettra aux enfants d’oublier quelques instants la maladie contre laquelle ils se battent.
La MPOI est une association à but non lucratif, financée grâce à des subventions du CHU, de l’Agence Régionale de la Santé et de la municipalité, mais aussi par des partenaires caritatifs tels que le Rotary Club et le Lions Club. «On compte aussi beaucoup sur les dons et les bénévoles, ajoute Osna Djaffardee-Girault. Il y a peu de temps encore, nous avons recruté une jeune en service civique qui animait des activités manuelles et culinaires aux résidents. Son contrat terminé, nous recherchons actuellement quelqu’un pour la remplacer». Par ailleurs, deux bénévoles s’impliquent dans l’association : l’un passe deux fois par semaine pour discuter et soutenir les parents et les patients, l’autre est davantage versé dans la communication.
«Nous sommes également en lien avec l’association Sourire d’Enfant, et quelques petits ont pu faire une sortie avec eux à Cilaos l’année dernière», se félicite la directrice. Une initiative à partager, et à soutenir.
Le JDM
avec Pierre Laurent du JIR.