Certains parents avaient accompagnés leurs jeunes collégiens: «Ils posent beaucoup de question», indique Marc Diamala, professeur d’habitat en Segpa, qui oriente les familles vers les salles.
Maeva Saïd est venue seule. La collégienne ressort d’une salle avec des informations sur le CAP Petite enfance, « je me suis aussi renseignée sur la psychomotricité parce que je voudrais aider les personnes âgées. » Car les lycées professionnels ou polyvalents sont aussi sur place pour renseigner les élèves.
Yasser aimerait s’orienter vers la mécanique auto et la matinée lui a donné une idée précise sur son orientation: «Je vais commencer par le CAP, et si je vois que je m’en sors bien, je poursuivrai en BEP puis Bac Pro.»
Le long du couloir qui court au 1er étage de l’établissement, les professionnels reçoivent les jeunes individuellement ou en groupe. Carla Baltus a dégagé 3 heures sur son emploi du temps. Elle a déjà échangé avec une trentaine de jeunes: «La plupart veulent être chauffeur de bus. Ils doivent passer un CAP conducteur, qui n’existe pas à Mayotte, c’est en projet, ou aller dans un centre de formation.»
Les transports, l’avenir de Mayotte
La chef d’entreprise évoque avec eux le transport de marchandises, « le permis C pour lequel il faut avoir 21 ans », les collégiens devront donc attendre. Et se préparer à plancher plus que leurs aînés car le secteur se professionnalise avec l’obligation de détenir la FIMO, la Formation Initiale Minimale Obligatoire et de suivre la Formation Continue obligatoire de remise à niveau tous les 5 ans. « Surtout, vous pouvez être secrétaire ou assistant dans une entreprise de transport. »
Un secteur clé auquel les jeunes devraient s’intéresser, surtout le BTS logistiques et transports : « Si on mixte des transports maritimes et terrestres, c’est l’avenir de Mayotte », prévient Carla Baltus.
La classe d’information sur le métier d’éducateur sportif est pleine. Et le brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport (BPJEPS) affiche ses valeurs : « Il faut bien sûr être sportif, mais aussi respecter les autres si vous voulez qu’on vous respecte, acquérir performances et compétences et avoir beaucoup de volonté », explique Nazariou Combo, Educateur sportif.
« Ne vous sous-estimez jamais »
C’est une belle miche de pain qui s’affiche plus loin, et on peut dire qu’elle attire les jeunes. Didier Le Lu n’est pas là par hasard et leur tient un langage d’avenir. Technico commercial chez Ekwali, entreprise de production d’alimentation pour le bétail, il était chef d’entreprise en métropole, et recrutait beaucoup d’apprentis : « Je n’hésitais d’ailleurs pas à casser leur contrat lorsque l’un d’entre eux ne me paraissait pas à la bonne place. On travaillait sur leur orientation vers un autre corps d’activité. »
Celui qui a donné beaucoup de conférence sur le sujet en métropole, secoue les jeunes et les invite à se remettre en cause: « Si vous avez choisi un métier qui ne vous plaît pas, changez-en. Il vaut mieux perdre 2 ans de sa vie, plutôt que d’aller travailler à reculons et ne plus supporter son entourage. Votre vie est devant vous. Nous portons tous une valeur que nous pouvons développer dans un métier. Il faut la trouver. »
Nous le laissons face à deux jeunes filles : « Ne vous sous-estimez jamais ! », leur lance-t-il. Des élèves qui auront été à la fois informés et coachés.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte