La prochaine mise en place de l’intérim à Mayotte, entre impatience et appétit

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Proman logoProman est loin des poids lourds planétaires de l’intérim que sont les Adecco, Randstad et autres Manpower. Cela n’a pas empêché l’entreprise française de travail temporaire de devenir le 5e acteur de ce marché en métropole. La première agence créée par un duo père-fils fait maintenant partie d’un maillage de 270 succursales implantées dans plusieurs pays européens comme la Grande-Bretagne ou la Suisse, en plus de l’Hexagone… La société revendique 35.000 intérimaires en mission chaque jour.

L’Outre-mer est encore peu représenté au sein du groupe. Seule La Réunion, avec 2 agences, fait partie des territoires couverts. Et Mayotte pourrait bientôt venir allonger la liste du nombre de régions où le groupe déploie son savoir-faire. Car notre département pourrait bientôt devenir le nouvel (petit) El Dorado du secteur, un marché tout neuf où tout est à construire.

Un monde économique dans l’attente

«C’est imminent», veut croire Nicolas Puluhen, de Proman. Il parle ainsi de la décision du gouvernement de transposer chez nous l’ensemble des dispositifs permettant la mise en place du travail temporaire, sur le modèle de ce qui existe dans la France hexagonale et les autres DOM. «Ce qui n’existe pas est actuellement remplacé par des contrats de chantier ou du CDD», explique Nicolas Puhulen, toujours prêt à vanter les mérites de la fluidité du travail temporaire. «Les DRH, les gérants ou les chefs d’entreprise que j’ai rencontré jusqu’à présent, sont unanimement en attente».

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Proman a décroché le marché de « recruteur officiel » de l’Euro 2016 en métropole

Et c’est vrai que le MEDEF Mayotte réclame la mesure depuis longtemps. Son président devrait d’ailleurs participer à une table ronde, organisée sous l’égide de Proman, avec de nombreux responsables de sociétés et d’institutions lundi prochain, le 29 février, au centre d’affaires Maharadja à Kawéni. Pour les acteurs de la vie économique locale, l’idée est de partager leurs attentes et de réfléchir à une nouvelle organisation du travail. Pour le futur acteur de l’intérim, «la volonté est de pouvoir anticiper des solutions qui pourraient rapidement être mises en place dès que le ministère du travail autorisera le recours au travail temporaire.»

Un secteur d’activité à construire

Car si Proman semble être parmi les futurs acteurs les plus avancés avant une future implantation, lui aussi doit se préparer pour essayer d’acquérir une certaine visibilité, et pas seulement sur les attentes des professionnels qui pourraient avoir recours à son expertise. «On part vraiment d’une page blanche, c’est vraiment très enthousiasmant. Tout est différent par rapport à ce qu’on connaît par ailleurs: les cotisations sociales, les jours fériés, le taux horaire, le nombre d’heures travaillées… On a tout à revoir pour calculer nos coûts de revient», reconnaît Nicolas Puhulen qui s’est déjà mis à la tâche.

Il va donc continuer à venir préparer ce qui sera une nouvelle étape dans la bascule du code de travail de Mayotte dans le droit commun. «Ce qui me plairait, ce serait de créer la première véritable société d’intérim et apporter ma pierre au développement de Mayotte», confie Nicolas Puhulen. L’avenir, probablement assez proche, nous dira s’il y parviendra.

RR
remi@lejournaldemayotte.com

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