Depuis 2009 en métropole, un nouveau dispositif de formations obligatoires des conducteurs du transport routier de marchandises et de personnes est en vigueur. Il a été étendu à Mayotte par ordonnance, avec une mise en place dès ce 1er janvier 2016, « mais les transporteurs ont jusqu’au 1er janvier 2019 pour régulariser leur situation », explique Gilles Ferry, Contrôleur divisionnaire des transports scolaires à la DEAL (Direction de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement).
Trois ans qui ne seront pas de trop puisque la société Matis doit former à elle seule une cinquantaine de chauffeurs de transports scolaires, « que nous ne pouvons caser qu’en période de vacances scolaires », indique Lanto Thomas, Responsable Administratif et financier chez Matis. Elle était aux côtés de 12 conducteurs « dont une femme » pour leur dernier jour de formation au Centre Mahorais Atout Formation (MAF). Le formateur arrive de métropole, chez AFTRAL, grand pôle de Formations supérieures en Transport Logistique.
Dès 9 places ou 3,5 tonnes
Il s’agit de la première promotion à passer la FCO, Formation continue obligatoire, à Mayotte. D’une durée de 35 heures, elle permet au conducteur d’actualiser ses connaissances théoriques, et parfaire sa pratique en matière de sécurité et de réglementation professionnelle : « Pour les transporteurs de marchandises, cela peut concerner l’arrimage ou la vérification de l’état des pneumatiques, quand les chauffeurs de bus apprendront à inspecter la sécurité de leur véhicule, les ceintures, le pictogramme… »
La formation concerne toutes les personnes amenées à conduire un véhicule, « à titre occasionnel ou non », dont le poids dépasse 3,5 tonnes, et dont la capacité de sièges est supérieure à 9 places. Une réglementation qui ne concerne pas les taxis brousse, « régis par arrêtés préfectoral », indique Gilles Ferry.
900 euros par stagiaire
Quelques jours après la fin de la formation, ils recevront leur carte de conducteur, ce dont se réjouit Lanto Thomas, « ça permettra de valoriser leur métier, eux qui vivent souvent un quotidien difficile sur les routes », surtout lors des caillassages en règle.
Cette formation doit être renouvelée tous les cinq ans, comme la Formation Initiale obligatoire (FIMO) que les jeunes conducteurs doivent passer désormais à Mayotte. Deux formations dispensées dans les centres de formation agréés par le préfet de région, FAM et Nassibou.
Il faudra ensuite que les petits transporteurs se mettent en règle. Matis en tant qu’organisateur du marché du transport à Mayotte a naturellement un droit de regard, « mais aucun moyen coercitif », rajoute la jeune femme. Or le coût d’une telle formation, 900 euros par stagiaire, est quand même conséquent et doit être budgétisé par ces petites sociétés, « s’ils cotisent à OPCALIA, ils peuvent demander une prise en charge », informe Gilles Ferry.
D’autres formations FCO vont se dérouler au long de l’année, dont la plupart pendant les grandes vacances scolaires, « nous devons être prêts pour la rentrée 2016-2017 », conclut Lanto Thomas.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte