Propriété du Conservatoire du Littoral qui y a aménagé un parcours découverte « entre terre et mer », la gestion des déchets de la vasière des Badamiers est déléguée au conseil départemental, « deux agents y travaillent», confirme Jeanne Wagner, présidente de Oulanga Na Nyamba.
Sollicitée par Angalia, cette association d’observation et de protection des tortues dont le bateau-expo fait l’objet d’un projet de rénovation, a organisé l’opération de Petite Terre : « Nous avons mobilisé 25 personnes, adultes et jeunes, par les réseaux sociaux et nos adhérents », indique la jeune femme. Partis du rond point du Four à Chaux, ils ont arpenté la mangrove sous un soleil de plomb jusqu’au bout du sentier découverte ce samedi matin.
L’opération a été rendue possible par le distributeur espagnol de Three Horses, outrée lors de leur passage sur notre île il y a 3 ans, du potentiel gâché par les déchets.
« Revoir la stratégie d’emballage sur le territoire »
Et en effet, les cannettes THB fleurissent plus vite que les fleurs de badamiers le long de la mangrove : un gigantesque dépôt sauvage d’ordures se déverse même sur les palétuviers sous un magnifique panneau « Défense de déposer des déchets sous peine de poursuite », de la mairie de Dzaoudzi-Labattoir.
Justement, Adrien Michon, chargé de la politique de la ville dans la commune voisine de Pamandzi, fait partie des « nettoyeurs » du jour : « Les communes, et en Petite Terre l’intercommunalité, ont délégué la compétence des déchets au SIDEVAM. Elle va même impacter 100% de nos recettes fiscales cette année, avec 2,12 millions d’euros de contribution. C’est la plus grosse contribution de la collectivité à un organisme, et pour un travail insatisfaisant. »
Le cadre de la collectivité de Petite Terre dénonce la logique qui a prévalu « en subventionnant Coca ou Hippo pour des emballages cannettes, alors des bouteilles en verre auraient été préférables. Il faut revoir la stratégie d’emballage, et ensuite instaurer un système de consigne pour toute bouteille remise. »
La vasières des Badamiers site RAMSAR
En tout cas, tous sont d’accord pour dire que la prise de conscience de passera que par la sanction. « Pour s’y mettre, la communauté de communes attend un service régulièrement assuré par le SIDEVAM pour ensuite pouvoir sanctionner tout contrevenant. »
L’enjeu de la beauté des lieux vaut bien qu’on s’en donne les moyens, « surtout que nous sommes sur un site classé RAMSAR, de zones humides d’importance internationale, où d’importantes migrations d’oiseaux sont observées », souligne Jeanne Wagner.
Comme toute opération propreté est soumise au ramassage des sacs qui restent trop longtemps à pourrir sur les bas côtés, les acteurs ont organisé l’action le même jour qu’une opération propreté de la mairie de Pamandzi, « le camion de la STAR pourra barger demain et ramasser l’ensemble des déchets. »
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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