REVUE DE PRESSE. Ce lundi matin, se déroulait un nouvel épisode de la contestation des résultats du 1er tour de la présidentielle. Les 20 candidats protestataires rencontraient le président de la République Ikililou… «Une rencontre sans aucune importance sachant que la Cour a déjà rendu son verdict», explique Habariza Comores et qui intervient «deux jours après que la préfecture ait autorisé la gendarmerie à utiliser des armes à feu contre les manifestants».
Pour Habariza Comores, «les carottes sont cuites et chacun sait à quelle sauce il va être mangé (…). La seule proposition qui vaille auprès de ce président est de dissoudre, ces Céni et Céii, pour l’organisation de cette mascarade de 2eme tour le 10 avril.»
La Gazette des Comores donne la parole à un des blessés de la «marche pacifique réprimée» de samedi. «Farid, un entrepreneur, a reçu un coup de matraque alors qu’il tentait de venir en aide à Mme Abbas Djoussouf, passée à tabac par un membre des forces de l’ordre», explique le journal.
La veuve de feu Abbas Djoussouf, ancien Premier ministre comorien et figure charismatique de l’opposition comorienne des années 80 et 90, a elle aussi reçu des coups de matraques, nécessitant un passage à l’hôpital.
Affaire d’Etat à Madagascar
A Madagascar, le pouvoir est également sous le feu de l’actualité avec un fait divers qui se transforme en affaire d’Etat. Le président crie à la «machination politique», relate La Tribune après la mise en cause de son fils dans une fusillade.
«Le Chef de l’Etat ainsi que le commandant de la circonscription inter-régionale de la gendarmerie d’Antananarivo (…) se relayent pour innocenter le fils du président cité par les exploitants miniers d’Anjozorobe dans la fusillade du 21 février dernier. Les explications un peu confuses et contradictoires s’entremêlent dans cette histoire. Les versions changent au fil du temps», constate le journal.
La famille du disparu a porté plainte officiellement selon la Procureure de la République et l’enquête n’est pas encore terminée.
La gestion du port de Maurice en question
Un blog de la galaxie Médiapart relaie la colère de certains Mauriciens après le projet de vente du port de l’Île Maurice à une société de Dubaï. Pour Pamella Edouard, qui vit en France, «acheter le port signifie acheter le pays, acheter le pays signifie acheter une population, acheter une population signifie tuer une histoire.»
Elle met en avant la «grande opacité» de ce dossier qui permettrait au géant international dubaïote DB World de contrôler le port pour une durée de 99 ans. «Aucune procédure d’appel d’offres, aucun respect des droits fondamentaux des travailleurs du port, juste un mépris total de la réalité des gens qui se battent corps et âme depuis des siècles pour faire fonctionner l’économie de ce pays, bien avant même sa décolonisation», écrit-elle.
Elle invite tous ceux qui se retrouvent dans sa démarche à signer une pétition en ligne pour dénoncer ce projet : « Non à la vente du port de l’Ile Maurice à une multinationale ! »
Vol au-dessus du Panthéon
Mobilisation d’un autre genre à La Réunion où certains voudraient voir Roland Garros entrer au Panthéon en octobre 2018. Il intègrerait le Mausolée des Grands hommes «comme représentant des combattants de la Première Guerre Mondiale». L’initiateur du projet, Mario Serviable, a lancé une vaste mobilisation afin de convaincre au plus haut niveau de l’État.
«Sur les 75 personnalités qui reposent au Panthéon, on compte 72 hommes et trois femmes», rappelle Mario Serviable. «Six y sont entrés au titre de leur participation à la Seconde Guerre Mondiale. C’est une honte que personne ne représente cette tragédie que fût la Première Guerre Mondiale qui a fait plus de neuf millions de victimes dont plus d’un million de Français. Seul le Soldat Inconnu rend hommage collectivement aux disparus anonymes mais aussi à tous les morts», relève-t-il.
Les femmes à l’honneur
Enfin à la veille de la journée internationale des droits des femmes, le JIR consacre des portraits à des femmes dirigeantes, qui ne représenteraient que 14% des dirigeants d’entreprise en France. Parmi elles, la nouvelle directrice d’Orange Réunion-Mayotte, Mireille Hélou, en poste depuis deux mois.
A 46 ans, elle est la première femme à prendre les commandes de la filiale océan Indien de l’opérateur français et manage aujourd’hui 1000 salariés répartis sur deux îles.
«Mais les défis ne font pas peur à cette franco-libanaise qui a toujours navigué dans des secteurs d’activité a priori masculins. «Nous avons tous du potentiel. C’est sans doute le message à passer aux jeunes femmes: il faut se permettre d’avoir de l’ambition et se donner les moyens de la concrétiser. Il faut dépasser les préjugés de la société. Aucune barrière n’est infranchissable», explique-t-elle à nos confrères.
Après une formation d’ingénieur mécanicien à l’université américaine du Liban, où elle était la seule fille, elle a construit un parcours professionnel avant d’intégrer une filiale de l’ex-France Télécom en avril 2001 comme chargée d’affaires grands comptes.
«La discrimination positive envers les femmes la gêne, même si elle comprend son utilité», relate le JIR. «Malheureusement, c’est un mécanisme nécessaire car la mixité ne se fait pas assez rapidement».
«La seule mixité qui n’a pas encore eu lieu, c’est la mixité domestique, celle du partage des tâches à la maison. C’est ce qui pousse les femmes à vouloir réussir sur tous les fronts, personnels et professionnels. Là encore, je crois que cela doit s’apprendre dès le plus jeune âge», conclut-elle.
RR
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