La joie au cirque: Quand les vacances sont aussi un projet pédagogique

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Jongler même la tête à l'envers
Jongler même la tête à l’envers

Dans les gradins, plus de 500 enfants, âgés de 4 à 17 ans, prêts à être émerveillés. D’Acoua à Chirongui en passant par Mamoudzou ou Petite Terre, ils sont venus avec les animateurs de 14 centre loisirs. Et dans leurs yeux, la petite flamme du cirque.

«Au départ, je me suis dit, on fait ça rapidement et on se contente d’emmener des enfants au spectacle. Il y avait un côté ‘consommation’ qui pouvait me gêner. Mais au final, on a eu des frissons. Voir autant d’émotion chez ces enfants, c’était très fort, extrêmement touchant», confie Amélie Mouchette de la DJSCS (direction jeunesse, sport et cohésion sociale).

L’opération a, en effet, été montée très rapidement, quasiment au moment où le cirque érigeait son chapiteau. Mais l’occasion était trop belle pour ne pas la laisser passer. «Pour la plupart d’entre eux, c’est l’opportunité de découvrir le cirque et son univers, souvent pour la première fois», se réjouit Grégory Cron, de la DJSCS. De fait, sans cette initiative, très nombreux sont les petits dont les parents n’auraient pas pu ou pas su les emmener voir le spectacle.

Des centres de loisirs très accessibles

Des étincelles de bonheur dans les yeux des enfants
Des étincelles de bonheur dans les yeux des enfants

Avant cette journée, plusieurs centres de loisirs avaient travaillé sur le thème du cirque, comme la jonglerie ou les acrobaties, pour qu’ils prennent conscience des performances des artistes de la piste. «Les animateurs de ces centres font souvent du très bon travail», souligne Amélie Mouchette qui rappelle que la plupart de ces structures ont, avant tout, une démarche sociale, avec des familles qui ne versent que 5 euros par enfant pour une semaine. «C’est vraiment de l’éducation populaire».

Deux communes avaient également envoyé des enfants, Bandrélé et Chirongui. C’est encore peu compte tenu des enjeux liés à la jeunesse, mais lorsqu’on regarde en arrière, beaucoup de chemin a tout de même été parcouru. «Les moyens sont là, mais il faut vraiment anticiper pour offrir des activités aux enfants. Ce sont des dossiers à construire et pour répondre à des appels à projets, il faut avoir réfléchi en amont», explique Amélie Mouchette. Mais les habitudes, peu à peu, s’installent.

Un projet pédagogique

Et il faut aussi vaincre les problèmes de communication, avec des parents qui ne sont pas forcément au courant des événements et des activités proposés aux petits. «Il y a cette méconnaissance et puis il faut aussi faire avec un élément culturel. Les parents, eux-mêmes, ne sont pas allés dans de telles structures étant petits. Pour faire entrer les centres de loisirs dans le mode de vie, ça prendra forcément du temps.»

Un numéro aérien !
Un numéro aérien !

Et pourtant, les centres de loisirs, ce n’est pas seulement un endroit pour faire passer le temps aux enfants. «Incontestablement, c’est un accès à la culture. Le centre de loisirs, ça occupe l’enfant mais ce n’est pas une garderie. C’est aussi un projet pédagogique, une ouverture au monde. L’enfant apprend à se responsabiliser, à gagner en autonomie»… finalement, il approche le fameux «vivre ensemble», une expression si souvent employée qu’on en oublierait presque qu’elle est réellement porteuse de sens.

Enfin, il est à noter que si l’état, via la DJSCS, a financé les places, c’est le département qui a pris en charge le transport des enfants. «On est heureux que le département se soit mobilisé aussi rapidement pour nous suivre sur cette action. On travaille déjà avec la direction de la jeunesse et des sports du département mais ça donne vraiment envie de lancer d’autres actions ensemble», conclut Amélie Mouchette… On en connaît au moins 500 qui n’attendent que ça !

RR
www.lejournaldemayotte.com

On en connaît qui ont trouvé de nouvelles activités pour la fin des vacances
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