REVUE DE PRESSE. L’événement n’est jamais anodin. Ce jeudi, les Malgaches célèbrent leur nouvel an. Cette «tradition culturelle longtemps tombée en désuétude» a été remise au goût du jour, il y a peu, raconte le JIR.
L’an dernier les célébrations ont eu lieu le 20 mars, cette année les réjouissances mobilisent le 10 mars, l’an prochain elles se tiendront le 28 mars… «La fête est célébrée le jour où l’on observe le début du croissant de lune le plus proche du 21 mars. Il n’y a rien de religieux dans cette cérémonie, mais la spiritualité y tient tout de même une place importante. On se purifie le corps et l’esprit par le feu et l’eau. On purifie aussi les lieux habités. Mais surtout, c’est le moment de renforcer les liens communautaires par le pardon», raconte Sonia, une Malgache de La Réunion.
La Tribune de Madagascar indique que plusieurs festivités marquent l’événement dans la Grande Île, danses, musiques, contes, poèmes, ateliers et conférences. «L’allumage de la ‘Flamme Eternelle/Afo tsy maty’, le Fandroana ou bain et l’inauguration de l’année nouvelle par le Tatao figurent parmi les rites les plus marquants de cette festivité».
Mais «le Taom-baovao malagasy (est) un évènement discuté au niveau de la société, tant dans les réseaux sociaux, dans les medias mais aussi au quotidien», rappelle le journal.
Ce nouvel an fait débat car certains le situe au mois de mars, selon «une tradition établie par le Roi Ralambo depuis 540 ans», d’autres le voit au mois d’août.
«Cette célébration est héritée d’une tradition asiatique du 13ème siècle où le premier mois de l’année était l’Asaramanitra, se situant au mois de septembre, cela correspondait au début de la saison Lohataona, période de renouvellement de la vie et favorable au renouveau de la culture. Sous son règne au 16ème siècle, le roi Ralambo a institué une réforme en déplaçant le début de l’année au mois d’Alahamady, mois de sa naissance.»
Malgré leurs différends, plusieurs entités s’engagent à célébrer le nouvel an malgache, interrompu par la période coloniale. Car au-delà des débats, pour la Tribune, «cela devrait être un jour d’unité pour les Malagasy» pour valoriser la culture de la Grande Île.
Détournements et remboursements
Dans la rubrique économie, Habari Za Comores dénonce un «détournement des fonds du projet agricole». Le journal indique que «près de 12,25 millions de nos francs (un peu moins de 25.000 euros) destinés au projet d’appui au développement des cultures maraichères (…) ont été détournés par le SNAC, l’organe porteur du projet».
Cette somme devait être destinée à la construction d’une citerne, de points d’eau, d’un magasin et à l’achat de divers équipements. Les fonds provenaient de l’ambassade de France… La coopération régionale est décidément toujours aussi compliquée à mettre en œuvre.
Et pendant ce temps, d’autres îles avancent. C’est le cas des Seychelles qui «rachètent 21 millions $ de sa dette au Club de Paris», explique l’agence de presse du pays.
«Les Seychelles ont conclu avec succès la partie financière d’un processus de rachat de la dette et peuvent aller de l’avant avec ses plans pour la conservation marine et les travaux d’adaptation au changement climatique», a déclaré mardi le ministre des Finances seychellois.
La semaine dernière, le gouvernement seychellois a achevé cet accord qui intervient dans le cadre d’un programme de réformes économiques assisté par le FMI depuis 2008, au moment où la dette du pays atteignait 151% du PIB.
Un an après…
Enfin, le journal Le Monde revient sur l’affaire Gilles Cistac, du nom de ce Français assassiné au Mozambique l’an dernier. «Ses assassins courent toujours» et «l’enquête est au point mort», explique le quotidien.
Ce juriste toulousain a été tué en plein centre de Maputo, le 3 mars 2015 au matin, alors qu’il sortait d’une brasserie sur l’une des principales artères de la capitale. Quatre hommes l’ont alors criblé de balles.
«Si la justice mozambicaine assure poursuivre les investigations, et ses proches espèrent toujours des explications. Mais il est peu probable que la vérité se fasse un jour sur ce crime aux contours politiques sur lequel la justice française reste obstinément silencieuse».
«Gilles Cistac était ‘l’un des meilleurs universitaires du pays’, qui a formé des générations de juristes», explique Le Monde. «L’un des seuls spécialistes en droit constitutionnel, il est arrivé à Maputo en 1993, au lendemain de la guerre civile, au départ comme coopérant technique à l’ambassade de France. Passionné par le Mozambique, il en avait adopté la nationalité en 2010 et y avait fondé une famille». Mais il apportait des arguments juridiques au principal parti d’opposition… Une histoire à découvrir dans Le Monde.
RR
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