Intérim: Le MEDEF dénonce le statu quo

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Le courrier du MEDEF Mayotte au préfet
Le courrier du MEDEF Mayotte au préfet

Thierry Galarme écrit au préfet. Le président du MEDEF Mayotte n’est pas content de la lenteur de la transposition dans notre droit du travail de dispositions pourtant très attendues. C’est à nouveau le sujet de l’intérim qui reste dans les starting-blocks. «Rien de nouveau sous le soleil», écrit-il… et ça commence à chauffer, pourrait-on dire.

Reçu en novembre à Paris par Yves Struillou, le directeur général du travail, et Dominique Ledème, chargé de réformer le code du travail de Mayotte, Thierry Galarme avait exposé les mesures du droit national qui, selon lui, devaient être transposées «en priorité» dans notre département. Elles concernent le droit syndical, la rupture conventionnelle du contrat de travail, les tickets restaurant ou encore l’AGS (Assurance Garantie des Salaires) au profit des salariés, «historiquement créée par le patronat», rappelle le MEDEF. On y trouve aussi la législation sur l’intérim, «maintes fois réclamée par notre mouvement».

Si des mesures devraient être effectivement transposées chez nous, ce n’est pas encore le cas de l’intérim. Dominique Delème a en effet indiqué au MEDEF que, certes, «des travaux ont été menés par la direction générale du travail» sur le sujet, mais que la concertation ne serait pas mûre. «Il ne m’est pas apparu (…) que ce sujet ait fait l’objet d’échanges entre les partenaires sociaux pouvant nous assurer d’un consensus en la matière», indique-t-il.

Une situation «figée»

Pour les entreprises, ce sujet commence pourtant à cristalliser des mécontentements. Le MEDEF rappelle ainsi qu’en l’absence de la législation nationale sur le travail intérimaire, les contrats de chantiers sont nombreux et sont souvent la cause de conflits sociaux, comme ce fut le cas à la Colas.

Thierry Galarme
Thierry Galarme

Le MEDEF continue donc d’affirmer que l’intérim à Mayotte «créera de l’emploi en donnant de la souplesse aux entreprises, cela réduira le travail dissimulé et donnera un véritable statut aux salariés intérimaires, un statut auquel sont attachés les intérimaires en métropole comme dans les autres DOM».

Dans cette logique, le patronat se dit «impatient» et «ne comprend pas que la situation soit figée ainsi». Alors que des acteurs nationaux du travail temporaire jettent les bases de filiales à Mayotte, «devrons-nous attendre le 1er Janvier 2018 pour ce sujet basique?» se demande Thierry Galarme.

Pression sociale

Non sans malice, Thierry Galarme qui affiche son «optimisme», espère que le préfet parviendra à convaincre Paris, «la création d’emplois étant une volonté forte du Président de la République». Et pour mieux lui donner des arguments, il rappelle la pression sociale, forte actuellement dans notre département: «Devrons nous attendre que la voix de la rue s’élève le 30 mars pour que les uns et les autres soient entendus?» interroge-t-il.

Enfin, pour finir de brosser le tableau économique, il rajoute les éléments qui plombent les entreprises de Mayotte, des séquelles de la grève de 2011 à la faiblesse de la commande publique… pour mieux demander «qu’à compter du 1er Janvier 2016 et pour une durée de cinq années soit appliquée aux entreprises de Mayotte, l’exonération totale de charges sociales et impôts habituellement appliqués aux entreprises.»

Code du travail«Encore temps»

Il souhaite pour finir, «la création d’un fonds d’aide destiné à allouer des subventions aux entreprises qui forment leurs salariés, accueillent des stagiaires et apprentis … pour suppléer aux carences en la matière et favoriser l’accès des jeunes et demandeurs d’emploi à l’emploi.»

Agitant les menaces d’un nouveau conflit social long et généralisé qui paralyserait le territoire, il estime qu’il est «encore temps» de le désamorcer, mais que «ce temps nous est compté».
Une réunion de la « Commission Consultative du Travail » est prévue dans 10 jours à la préfecture avec l’ensemble des partenaires sociaux.

RR
www.lejournaldemayotte.com

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