Cambriolage Kwezi: Quand la solidarité locale et nationale remotive

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Patrick Millan évoque une commande de matériel depuis l'Afrique ou Anjouan
Patrick Millan évoque une commande de matériel depuis l’Afrique ou Anjouan

Plateau télé, régie, ordinateur, tout avait été embarqué par des cambrioleurs très organisés, le chiffre de 300 à 400.000 euros de préjudice avait été avancé par le patron de presse Patrick Millan.

Quelques jours après, il a fait le point avec sa compagnie d’assurance, «nous sommes couverts à hauteur de 12.000 euros», déplore-t-il. Si la radio et le support de presse écrite France Mayotte Matin pourront être sauvés, la télévision demande d’autres moyens.

Abattu dans un premier temps, Patrick Millan a décidé de se battre: «Nous nous sommes donnés 3 semaines pour évaluer nos chances de remonter quelque chose. Un grand élan de solidarité vient de voir le jour.» A Mayotte d’abord, avec la création d’une association de soutien, « Kwezi, c’est nous », en référence aux attentats contre Charlie Hebdo. Et c’est Ismaël Kordjee, un des principaux pourfendeurs de l’animateur qui en est le porte-parole, et sa femme Cris la présidente. Histoire de montrer que la liberté d’expression est un enjeu qui dépasse toute discorde, et que les Mahorais l’ont compris.

Fuites avant la perquisition

Mise à sac (Photo : KTV)
Mise à sac (Photo : KTV)

A La Réunion ensuite, «les Mahorais qui y vivent montent une opération de soutien avec radio Freedom», et pour finir en métropole, «là c’est le groupe RMC-BFM qui apporte son appui. Il faut savoir que c’est apparemment la première fois en France qu’une télévision est réduite à néant par un cambriolage, ce qui explique l’impact que ça a», constate Patrick Millan.

Depuis plusieurs jours, des médias comme Le Figaro qui titre «La première télé privée de Mayotte victime d’un violent cambriolage», ou Ouest-France «Cambriolée, la première chaîne de télé privée survivra-t-elle ?», font caisse de résonance à la catastrophe financière et humaine qu’a subie Kwezi, sur un territoire où la délinquance explose. Sans réelle réponse de l’Etat.

Quand aux suites de l’affaire à Mayotte, une perquisition a eu lieu ce vendredi matin dans le village de bangas en contrebas du siège du groupe Kwezi. Patrick Millan rapporte que «les policiers ont interpellé 4 personnes, sur les 9 qui auraient commis le cambriolage. Il s’agirait d’une commande de matériel depuis l’Afrique qui se serait retrouvé sur un kwassa à destination d’Anjouan dès 5 heures du matin», soit quelques heures après le cambriolage. Selon le procureur de la République Joël Garrigue, la perquisition n’aurait rien donné en raison d’une fuite.

Il n’est pas impossible que Patrick Millan soit l’invité d’une plage d’info nationale à grande audience dans la semaine.

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

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