Comment commémorer l’abolition de l’esclavage? Autrement, estime un militant réunionnais qui lance une procédure en justice. «Depuis plusieurs années, Christophe Barret exhorte la préfecture de la Réunion à organiser une cérémonie le 10 mai, une date qui marque la reconnaissance de la traite négrière comme crime contre l’humanité», explique le journal de l’île. Cette date est en effet celle retenue en métropole comme «journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leur abolition».
«À la Réunion, le 20 décembre, communément appelée « Fèt’Kaf », apparaît comme un équivalent. ‘La préfecture me répond donc qu’il n’est pas nécessaire de célébrer le 10-Mai. Mais ce n’est pas la même chose, ces deux dates sont complémentaires. Le 20 décembre, qui est propre à la Réunion, est davantage une journée festive. Le 10-Mai, lui, fait référence à la loi Taubira’», explique ce militant à nos confrères.
Après s’être enchaîné aux grilles de la préfecture ou encore avoir fait le tour de l’île à pieds pour alerter l’opinion, l’homme a décidé de solliciter l’arbitrage de la justice. L’audience est prévue vendredi prochain.
Vindicte populaire
Les questions liées à la justice populaire se posent régulièrement à Mayotte. C’est aussi le cas à Madagascar où L’Express affirme que «les autorités livrent deux hommes à la mort». «Arrêtés pour vol et viol aggravés de meurtre, deux hommes ont été assassinés», victimes de la vindicte populaire.
La scène s’est passée dimanche matin à Nosy Varika, sur la côté est de Madagascar. «Une bande de personnes en furie a assiégé la brigade territoriale de la gendarmerie, pour en arracher deux individus placés en garde à vue. En cédant à la pression de la foule en état d’éner¬vement total, les gendarmes de la place, le chef district, le maire ainsi que les rois ethniques, ont, livré à la mort les deux suspects, après avoir vainement tenté d’empêcher une vindicte populaire.»
C’est le viol aggravé de meurtre d’une jeune femme, perpétré la semaine dernière qui a mis le feu aux poudres, le journal parlant d’«une atmosphère délétère» sur la ville, lorsque «la dépouille souillée de la victime, a été retrouvée dans les broussailles, où ses bourreaux l’ont jetée.»
Lumière !
L’énergie solaire à grande échelle est peut-être la solution pour mettre fin aux délestages à Madagascar.
«Antananarivo, Mahajanga et Nosy-Be sont les trois villes qui bénéficieront du projet Scaling Solar», indique Midi Madagasikara. «Ce projet photovoltaïque de production à grande échelle réduira de moitié le coût de production d’énergie, sur 25 ans» et permettra peut-être de fournir de l’électricité de façon plus constante. Financée par la Banque mondiale, «cette production d’énergie renouvelable permettra à la JIRAMA, la compagnie nationale, d’améliorer sa performance et de réduire les coûts», indique le journal.
Ces énergies propres ne contribuent aujourd’hui qu’à peine 20 % de la production d’électricité à Madagascar. Selon le ministre de tutelle, Horace Gatien, l’objectif actuel est de porter ce chiffre à 80%, d’ici 2030, grâce à l’hydroélectricité et le solaire.
De l’eau !
«En cette période de campagne électorale timorée, les problèmes fondamentaux rencontrés par la population sont éclipsés par des professions de foi et des programmes qui ne tiennent pas compte de priorités nationales», explique franchement Habari Za Comores.
Qui, par exemple, prend la parole pour parler des problèmes d’accès à l’eau potable? «Il suffit de circuler à Moroni et ses environs pour constater de visu, l’état de détresse de la population qui s’agglutine autour des fontaines publiques pour s’approvisionner en eau potable». En Grande Comore, à peine 10,89% des habitants ont de l’eau courante à domicile et même l’hôpital El Maarouf, «le plus grand établissement hospitalier du pays, en manque souvent». En outre, l’eau utilisée par la population n’est toujours pas potable.
Cette question «devrait être l’une des priorités de nos candidats à l’élection présidentielle de l’Union (…). Mais ces derniers parlent d’autres choses… Normal, que la population ait déserté les réunions publiques», note le journal.
Paroles
Madagascar en fait-elle trop pour accueillir le sommet de la francophonie en novembre? «Pour répondre à ses détracteurs qui reprochent aux organisateurs du Sommet des dépenses excessives et accessoirement inutiles», le premier responsable du comité d’organisation Mamy Rajaobelina sort les chiffres. Ce sont 25 milliards d’Ariary, soit environ 7 millions d’euros, «une somme qui est 3 fois moins par rapport à celui du dernier Sommet qui s’est tenu dernièrement à Dakar», indique la Tribune.
L’observatoire de la vie publique Sefafi a pointé du doigt l’organisation de ce sommet qui ne profite qu’au petit nombre dont les proches des dirigeants et organisateurs.
Au centre du débat d’une émission à la télévision, «la Francophonie a été triturée par les invités et l’assistance. Même le député indépendant d’Atsimondrano, John Elite, réputé proche du pouvoir, a admis que l’organisation de cet événement souffre beaucoup de manque de communication et que la population est toujours indifférente par rapport à ce Sommet.»
Le gouvernement pourrait peut-être reprendre cette communication en main.
RR
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