Une chasse à l’homme gigantesque est actuellement en cours à Bruxelles. Plusieurs individus sont activement recherchés dans la capitale de la Belgique alors que les médias sont invités à ne pas communiquer d’informations précises sur les opérations de police en cours après les attentats de ce mardi matin. Dans le pays, le niveau d’alerte terroriste a été porté à son maximum.
#Bruxelles : Nouvelles images @i24NEWS_FR pic.twitter.com/f2Nbr7IjzT
— cyrilamar (@cyrilamar_i24) 22 mars 2016
Bruxelles est un état de guerre, avec les transports en commun et aériens arrêtés, les institutions européennes, les campus et un grand nombre de bâtiments évacués.
Les démineurs ont fait exploser certains colis suspects, comme à proximité de l’Université libre de Bruxelles.
L’envoyée spéciale du journal Le Monde, Florence Aubenas, raconte l’ambiance si particulière dans la ville: «Un hélicoptère survole le quartier de l’Union européenne. Des bruits permanents des sirènes, de moteurs des embouteillages. Curieusement on n’entend aucun autre bruit: tout le monde marche en silence, même une colonne d’étudiants, qui descendent l’avenue Froissart sans un mot, comme un cortège funèbre. Les cafés du centre sont vides. Plus aucun portable ne passe. Puis le réseau marche de nouveau pour un moment et tous les téléphones sonnent à la fois.
Tout semble s’être arrêté au moment où l’explosion a eu lieu.»
Cet après-midi, la question se pose de permettre à toutes les personnes, venues travailler dans la ville avant les attaques, de rentrer chez elles.
Par ailleurs, le trafic des trains (Thalis) entre la France et Bruxelles est interrompu.
Des attaques coordonnées
Ce matin, peu après 8 heures locales (10 heures à Mayotte), deux explosions ont d’abord soufflé le hall de départs de l’aéroport de la ville. Il pourrait s’agir d’un kamikaze qui se serait fait sauter. Quelques minutes plus tard, c’est dans une station de métro du quartier européen qu’une déflagration a retenti dans une rame bondée.
Le bilan de ces attentats ne cesse de s’alourdir. Il est à cette heure de 34 morts et plus de 200 blessés dont certains très gravement, mais il n’est que provisoire. Dans le métro, les médias belges parlent de brulures très graves de nombreuses personnes. Un hôtel de luxe, situé à proximité de la station s’est transformé en hôpital de campagne.
Alors que le pays est sous le choc, le Premier ministre belge Charles Michel parle d’une journée noire pour la Belgique et appelle au rassemblement et à l’unité.
«L’Europe visée»
Partout en Europe, les réactions ont été immédiates pour renforcer les mesures de sécurité. A Paris, durement frappée par le terrorisme ces derniers mois, certains lieux publics, comme la gare de Lyon, ont été momentanément évacués pour détruire des colis suspects.
La maire de Paris Anne Hidalgo appelle à un «rassemblement silencieux» à 19 heures (21 heures à Mayotte) sur le parvis de l’hôtel de ville pour «rendre hommage aux victimes des attentats de Bruxelles».
«Le terrorisme a frappé la Belgique, mais c’était l’Europe qui était visée, et c’est tout le monde qui est concerné», a déclaré François Hollande dans une allocution officielle à la mi-journée. Les députés français ont respecté une minute de silence vers 15 heures (17h à Mayotte).
De son côté, le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé un déploiement de forces de l’ordre encore renforcé dans les gares, les ports, les aéroports et aux frontières. Plus de 1.600 gendarmes et policiers sont concernés. Il a également insisté sur «l’urgence d’inscrire le PNR à l’ordre du jour du Parlement européen» et a réclamé aussi une révision de la directive 91 sur les armes à feux, «qui ne saurait attendre encore davantage».
Ce PNR («Passager Name Record», en français «registre des noms de passagers») est un projet de fichier recensant l’identité de tous les passagers des avions circulant, entrant ou sortant de l’espace européen auquel les services de renseignement auraient accès. L’objectif serait de généraliser et d’interconnecter ces données à l’échelle européenne. Prévu pour ce mois de mars, le vote a été repoussé à avril ou mai, car des élus continuent à réclamer que soit adopté, parallèlement au PNR, un projet sur la protection des données personnelles.
Quant à la directive 91/447, elle régit la circulation des armes à feu à usage civil dans l’Union européenne. La France souhaite qu’elle soit renforcée pour obliger le marquage des armes à feu dès leur fabrication, afin d’améliorer leur traçage.
RR
www.lejournaldemayotte.com