Le cambriolage du siège de Kwezi, sis sur les hauteurs de Mamoudzou, s’est produit dans la nuit du 15 au 16 mars au milieu de la nuit. Les voleurs ont bien déclenché l’alarme, « mais elle sonnait régulièrement », témoigne un journaliste de la station, présent à la conférence de presse. L’alerte n’a pas été donnée. C’est la femme de ménage qui avait découvert les locaux saccagés vers 4h du matin.
« Car ce que les voleurs n’ont pas pris a été cassé », précise le commissaire Miziniak. Des empreintes ont été relevées. Sur les onze interpellations, deux jeunes majeurs de 18 ans ont reconnu, partiellement pour l’un, totalement pour l’autre, les faits. Ils ont été mis en examen pour vol aggravé et placé en détention provisoire. Ils sont convoqués demain devant le Juge des Libertés et de la détention.
« Quelques objets volés ont été retrouvés aux alentours de la station, comme des micros, un boitier fly et un écran », précise le commissaire. Si des témoins disent avoir aperçu le matériel volé, les ordinateurs et une tour Macintosh sont encore recherchés, et les auteurs n’ont pas fourni de piste précise, selon le vice-procureur. Il rappelle qu’une enquête est en cours avec un juge d’instruction au travail.
Intersport aussi
Histoire de faire taire les rumeurs, « c’est d’ailleurs pour ça que je vous ai convoqués, on a entendu tout et n’importe quoi ! », lâche-t-il, faisant mention d’une commande depuis l’Afrique, une hypothèse émise par le patron du groupe Patrick Millan. Le magistrat évoquait aussi des rumeurs d’escroquerie à l’assurance, à laquelle le journaliste de Kwezi répondait aussitôt : « Difficile sur un matériel de 135.000 euros indemnisé à hauteur de 12.000 euros. »
Les deux jeunes de 18 ans mis en cause ont un casier judiciaire vierge, « mais ils pourraient être impliqués dans les vols de tee-shirt dans le magasin Intersport de Kawéni en février dernier », glisse Philippe Léonardo.
Quant à savoir s’il s’agit de l’approvisionnement d’une filière, c’est encore trop tôt pour le dire selon lui, « il semble que la préméditation ne soit que de quelques heures, on note de la précipitation dans leur fuite, beaucoup de maladresse, et aucun véhicule ne les attendait à la sortie », ce qui semble infirmer l’idée d’un vaste réseau. L’homme de loi évoque pour l’instant un mobile lié à l’attrait de l’argent, davantage que l’atteinte de la liberté de la presse.
A.P-L.
Le Journal de Mayotte
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