Les élèves ont investi, depuis le 14 mars dernier, les salles de classe de l’école primaire Mchindra Saïd Mchindra, du nom de l’ancien directeur de l’établissement qui était auparavant une école Pré-professionnelle de récupération des élèves en échec au niveau 6ème.
C’est une double première, comme le soulignait la vice-recteur Nathalie Costantini: «C’est la première fois que la commune finance la rénovation d’une école», ce dont se réjouira le maire de Mamoudzou, Majani Mohamed, qui rajoutait que «c’est la première fois qu’une école porte un nom à Mamoudzou. C’est une démarche de notre municipalité.»
Ni romantiques, ni pédagogiques, elles n’étaient pas nommées mais numérotées, T9, T17, soit par chronologie de construction, soit en nombre de classes. «Or, un scolaire se construit aussi par l’identité de son école», rajoutait la représentante de l’Education nationale.
École annoncée, pari tenu
Mchindra Saïd Mchindra, surnommé Kamille, «un de mes compagnons politiques», glissait le maire, a alterné les passions, du football au collège au théâtre, avant de commencer des études d’infirmiers. Mais la vue du sang l’incite à s’orienter vers l’enseignement. Son beau-frère Mouhoutar Salim, ingénieur sanitaire, se félicitait à la tribune de cet hommage, et soulignait que «l’éducation est une des priorités du Coran.»
Cette inauguration n’est qu’un début pour la mairie de Mamoudzou comme l’expliquait Mohamed Majani: «L’avis défavorable de la commission de sécurité sur nos écoles nous a incité à nous engager sur la rénovation de 4 groupes scolaires par an. Nous sommes déterminés à répondre sans faille au défi de l’éducation.»
Une légitimité d’engagement qu’on peut leur accorder, «vous aviez annoncé en septembre qu’on aurait une nouvelle école en janvier, vous avez tenu parole», témoignait la vice-recteur. Ainsi, rendez-vous est pris pour la rénovation de 4 groupes scolaires par an.
La Marseillaise la main sur le cœur
Une avancée qui va permettre d’évoluer sur le système des rotations scolaires: «On est plutôt sur une double utilisation des classes, ici, avec alternance entre matinées et après-midis à chaque retour de vacances, et non chaque semaine comme c’est le cas en rotation», rectifiait Didier Tabaraud, inspecteur de la circonscription nord, «un partage plus respectueux du rythme biologique de l’enfant.»
Bientôt les travaux de rénovation de l’école Kawéni village, «avec un important financement national», vont permettre d’accueillir de nouveau des élèves et d’assurer une meilleure répartition.
Ils attendaient patiemment de pouvoir inaugurer leur école, et c’est la main sur le cœur qu’ils entament la Marseillaise, les élèves sagement rassemblés dans la cour, en poursuivant sur un chant en Shimaoré, «ce sont des paroles moralisatrices, qui recommande à l’élève d’obéir, d’apprendre, de poursuivre ses études, et de rester sur le bon chemin», nous indiquait Abdallah Oumouri, le directeur de l’établissement.
Une morale sur laquelle surfera Nathalie Costantini : «Soyez surtout respectueux des infrastructures et des efforts de votre maire.»
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte