Evènement annonciateur de l’Euro 2016 qui se déroule en métropole en juin, ce sont les ministères des sports, de l’Education nationale et des Outre-mer qui rapprochent ainsi nos territoires éloignés de l’événement, en lançant « Mon Euros ».
Relayé par la Fédération française de foot et l’Union nationale du sport scolaire (UNSS), il prend à Mayotte la forme de deux terrains gonflables, réunissant 120 jeunes au sein de 20 équipes scolaires : « Nous avons mis 4h à les gonfler hier ! », s’exclamait Hervé Curat, directeur régional de l’UNSS Mayotte.
Et c’est un parrain de choix qu’il a trouvé, en la personne de Laurent Paganelli, que les amateurs de foot connaissent bien pour écouter ses commentaires sportifs sur Canal+. Il était bien entendu présent pour encourage les équipes ce samedi, mais surtout très sollicité par tous, pour une photo ou un selfie.
Plus jeune joueur de 1ère division
« Je suis venu à l’invitation d’Hervé, car il faut assurer une passerelle avec la métropole », expliquait-il. Et ce passionné de foot a débuté le sport à l’école : « C’est le basket qui m’a ouvert les bras, mais j’étais trop petit, au rugby, j’ai fini par me casser un bras, j’ai finalement opté pour le foot. » Et sera le plus jeune joueur à débuter en 1ère division à 15 ans et demi, « un records toujours inégalé », lance-t-il avec la jovialité de son accent du sud.
Avant de devenir commentateur pour la télé, il travaille pendant 5 ans comme éducateur sportif dans les quartiers difficiles. C’est donc tout naturellement qu’il a évoqué la politique à mener avec le conseiller départemental Sidi Mohamed et Zaïdou Tavanday, au cabinet du président du conseil départemental : « Quand on recherche une solution pour sa jeunesse, il faut développer le sport qui permet de les fédérer autour d’un programme. Ça vaut tous les discours ! »
Pieds nus sur le béton
Laurent Paganelli évoque deux pistes pour évoluer vers une meilleure structuration du sport à Mayotte : « Il faut une personne entre les politiques et le terrain, qui s’investisse. Il existe des moyens comme demander à un grand club de reverser ne serait-ce que 1% de son budget, mettons de 40 millions d’euros, pour parrainer le secteur sportif de l’île. » D’autre part, il appelait à la mise en place d’un service des sports dans les mairies, à commencer par celle de Mamoudzou.
Pendant ce temps, les jeunes benjamins, garçons et filles, s’affrontaient au centre des terrains gonflables. Beaucoup de spectateurs se massaient aux abords, pour encourager leurs équipes, lors d’une finale qui opposait Mtsamboro et Labattoir. Le score de 8 pour le premier à 3 reflète bien la partie, jouée pieds nus par la plupart des joueurs. Difficile pour eux de supporter la chaleur du béton lors des remises en jeu.
Passamainty et Tsingoni termineront respectivement 3ème et 4ème. Les arbitres sont des jeunes en formation de Brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport (BP JEPS).
On y a vu des génies en herbe, tel le numéro 15 de Mtsamboro, aux lobes bien sentis, qui marquait 4 buts pour son équipe. Pieds nus lui aussi.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte