Ils sont trois à solliciter les votes des électeurs comoriens dans les 3 îles de l’Union. Ce sont les trois hommes arrivés en tête du 1er tour organisé dans la seule Grande Comore, comme le prévoit la constitution, présidence tournante entre les îles oblige. A l’issue de ce vote national, le président sera donc l’ancien président Azali Assoumani, le gouverneur de l’île de Grande Comore Mouigni Baraka ou Mohamed Ali Soilihi, le candidat du gouvernement sortant.
La campagne s’est terminée vendredi soir, à minuit. Si les électeurs, et plus encore la diaspora qui ne vote pas, ont été privés de débat télévisé pour cause de désistements des protagonistes, sur le terrain, la campagne pour ce second tour s’est semble-t-il terminée dans un climat nettement plus serein que celui qui prévalait il y a quelques semaines. Nos confrères de RFI l’ont même qualifiée de «bon enfant», «une grande fête à laquelle tout le monde voulait participer».
Les sujets sont pourtant sérieux et les besoins les plus basiques immenses: eau, routes, écoles, santé, énergie… Ce sont d’ailleurs les coupures de courants qui ont été mises en avant pour justifier l’absence de débat de l’entre-deux-tours. Et si les débats des Comoriens avec leurs proches ou dans la rue ont comblé ce vide, l’impatience de connaître l’issue de ce long processus électoral est maintenant perceptible. Certaines inquiétudes aussi.
Observateurs et citoyens
Tous espèrent que les doutes qui pèsent encore sur les résultats du 1er tour ne se renouvelleront pas. Et pour permettre un bon déroulement du scrutin, des centaines d’observateurs ont été déployés et formés. Comme le JDM le racontait cette semaine, l’Institut Gorée, ONG pro-démocratie et développement en Afrique, basée au Sénégal, est en première ligne.
Ses observateurs répartis dans tout le pays sont chargés de vérifier la fluidité et l’honnêteté d’abord des opérations de vote : présence des urnes, des bulletins, des enveloppes, d’un président de bureau de vote et d’assesseurs représentants les candidats en compétition… Tout doit être noté et le moindre dysfonctionnement remonté. Ce dimanche, ils seront une grosse trentaine de l’Institut à centraliser les informations des observateurs sur le terrain.
Un logiciel fourni par l’Europe pour les résultats
D’autres organisations seront également présentes pour suivre de près le sérieux de cette journée électorale. Mais toutes ont prévenu: leur rôle ne va pas jusqu’aux opérations de comptage et de centralisation du résultat des dépouillements. Les ONG et associations sont là pour permettre aux citoyens de faire valoir leur droit de vote, mais ce sont ensuite aux 3 candidats à s’assurer que les remontées des informations électorales auprès des autorités compétentes soient sincères et les additions conformes aux choix des électeurs.
La «Commission électorale nationale indépendante» (CENI) a d’ailleurs mis en œuvre des démarches pour éviter d’être vigoureusement contestée comme après le 1er tour.
Les staffs des candidats ont pu s’approprier le logiciel qui centralisera les résultats, grâce à l’intervention d’un expert mandaté par l’Union européenne. Financé par l’Europe, l’outil devait déjà être utilisé pour le premier tour, avant que la CENI reconnaisse que cela n’avait pas été le cas.
Les représentants des candidats ont eu droit à une séance de simulation: réception des plis, dépouillement, numérisation, vérification, archivage… Un exercice complet qui va devenir une réalité mise en œuvre dès demain dimanche et d’où sortira le nom de celui qui conduira l’Union des Comores pour les 5 prochaines années.
RR
www.lejournaldemayotte.com