Tout le monde a gagné ? Evidemment, non. Un seul nom sortira vainqueur de l’élection présidentielle comorienne dont le 2nd tour avait lieu hier dimanche dans les 3 îles de l’Union. Mais avant même la fin du dépouillement des bulletins, chaque camp proclamait sa victoire et faisait circuler des résultats sur les réseaux sociaux. Ainsi les partisans du vice-président candidat Mohamed Ali Soilihi et ceux de l’ancien président candidat Azali Assoumani ont-ils fait la fête à Moroni hier soir, selon Habari Za Comores.
Aucune donnée, même provisoire, n’a pourtant été publiée par les autorités. Ce qui pourrait faire craindre une nouvelle série de contestations dans les jours qui viennent. Les résultats du tour préliminaire, organisé dans la seule Grande Comore, avait donné lieu à de vives protestations de la part d’une vingtaine de candidats sur les 26 en lice.
Des incidents
Ce 2nd tour s’est déroulé de façon contrasté si on en croit les médias comoriens et internationaux présents sur place. Le calme a semble-t-il régner en Grande Comore à l’exception notable de l’agression d’un journaliste d’Al Watwan dans un village au nord-est de l’île.
La situation a été plus tendue à Mohéli et Anjouan où des incidents ont été rapportés. RFI raconte ainsi que dans plusieurs villages anjouanais, les électeurs auraient trouvé des urnes pré-remplies au moment de l’ouverture des bureaux de vote. Ces citoyens en colère les auraient alors cassées. On parle également de tirs de sommation de militaires appelés pour empêcher des électeurs de voter plusieurs fois.
A Mohéli, plusieurs personnes ont été arrêtées, accusées de propagande électorale alors que toute campagne n’est plus autorisée depuis vendredi soir minuit. Les personnes mises en causes contestent et parlent d’arrestations arbitraires liées à leur préférences politiques.
Des résultats sous surveillance
Pour éviter que ne se reproduise une contestation massive des résultats, des changements dans la logistique du scrutin ont été mis en place durant l’entre-deux tours.
Au-delà des proclamations de victoire, peut-être un peu rapides, chaque candidat disposait ainsi de représentants pour suivre toutes les étapes du processus électoral. C’est encore le cas au bureau de vote du Palais du peuple où la Commission électorale nationale indépendante (Céni) comptera les bulletins. Ils sont également présents dans les véhicules où les caissons scellés transportent bulletins et résultats en provenance de Grande Comore. C’est enfin vrai dans les avions qui emmènent ce lundi les bulletins depuis les îles d’Anjouan et de Mohéli.
Après le vote, place maintenant au comptage et aux additions finales. La Céni dispose de 5 jours pour proclamer les résultats provisoires du scrutin présidentiel.
A noter que les électeurs comoriens étaient également appelés à désigner les gouverneurs de chacune des trois îles.
RR
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