La presse hexagonale veut comprendre Mayotte, un département pas «comme les autres»

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Décoder Mayotte pour les métropolitains

Comprendre cette petite île si lointaine. La presse hexagonale s’attelle à proposer des clés d’analyse de Mayotte aux métropolitains. C’est le cas du Monde où les «décodeurs» proposent un focus sur la situation économique et sociale mahoraise. Violences et grève générale, «deux mouvements qui expriment de manière différente l’exaspération des 220.000 Mahorais».

Nos confrères expliquent que le mouvement réclame l’«égalité réelle» entre Mayotte et la métropole. Avec un code du travail mahorais qui n’intègre «qu’environ 25 % de la législation française», des prestations sociales dont les montants sont «bien inférieurs, même si elles sont revalorisées» à leurs équivalents de métropole, et des infrastructures publiques en retard («manque de routes, de production d’énergie ou d’établissements sanitaires et scolaires»), les ressorts du mécontentement sont posés. Et le journal s’attache à distinguer la grève des violences urbaines des jours derniers.

«L’indice de développement humain, qui regroupe des indicateurs de richesse, d’éducation et de santé place Mayotte à la 107e position alors que la France est 20e. Selon l’économiste Olivier Sudrie, avec un taux de croissance de 4,5 % par an, il faudrait 33 ans à Mayotte pour “converger” vers le niveau de l’Hexagone.»

Au final, Le Monde pose les grands défis de Mayotte: «pauvreté, illettrisme, migrants», des indicateurs qui «montrent que l’égalité réelle est très loin d’être atteinte entre Mayotte et la France métropolitaine».

Les promesses de la départementalisation

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Les analyses proposées par Europe 1 ce jeudi

Même volonté d’aller plus loin que le simple récit quotidien de la grève générale pour Europe 1. «Pourquoi ça chauffe à Mayotte?» se demande la radio, illustrant son analyse d’une photo de notre consœur Ornella Lamberti de l’AFP. 39 heures de travail hebdomadaires, faibles montants des retraites ou perspectives d’emploi difficiles, c’est, là encore, le long tableau des retards mahorais qui est égrainé.

«Pour exemple, en 2014 selon l’Insee, le taux de chômage des jeunes de 15 à 24 ans s’élevait à 55,8%. Un chiffre surement en deçà de la réalité», expliquent nos confrères. «Par ailleurs, la délinquance est en hausse depuis plusieurs années. Près de 10.000 crimes et délits ont été constatés en 2015 à Mayotte».

La radio a invité Françoise Vergès, spécialiste de l’Outre-Mer, ce jeudi matin dans ses matinales. Elle a analysé «la grève générale et les heurts qui touchent Mayotte depuis deux semaines».
«La promesse était d’être un département comme les autres»… On en est loin. Pour elle, le rattrapage est trop lent.


Françoise Vergès analyse la situation à Mayotte par Europe1fr

Très importantes inégalités

Enfin, Le Parisien tente une «autopsie de la situation à Mayotte». Si le processus de départementalisation «s’est accompagné d’un rattrapage des règles sociales de la métropole», le journal rappelle que «sa mise en pratique est jugée trop longue par les syndicats».

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Une volonté de comprendre aussi pour Le Parisien

La population a triplé depuis 1985 avec 60% des Mahorais qui ont moins de 25 ans mais aujourd’hui, le chômage et les inégalités de revenus sont «très importants». «Mayotte accuse le taux de chômage le plus élevé des DOM (36,6%), plus de trois fois supérieur au record actuel sur la France métropolitaine (10,5%).
Et pour ceux qui travaillent, le revenu est inférieur à la moyenne française de 19% chez les hommes et de 34% chez les femmes en 2012. L’année précédente, le salaire médian se situait à 384 euros par mois à Mayotte contre 1599 euros en métropole selon l’Insee», rappelle le journal.

«Le PIB par habitant, bien qu’ayant augmenté de 65 % entre 2005 et 2011, ne s’élève qu’à 7.900€, contre 31.500€ au niveau national et 18.900€ à La Réunion, autre île de l’océan Indien.» Le Parisien détaille également un «système éducatif défaillant», un Etat qui «n’investit pas assez» et une immigration clandestine «mal maîtrisée».

Enfin, à lire aussi « De Mayotte à #NuitDebout: l’obsession médiatique pour la violence », par Daniel Schneidermann d’Arrêt sur images. « Il a fallu ces quelques caillassages pour que nous aussi nous émouvions du silence de nos confrères sur la grève générale à Mayotte », écrit-il.

La métropole découvre donc ce petit département qu’elle a si longtemps ignoré…

RR
www.lejournaldemayotte.com

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