Insécurité : Une journée Ile morte et deux réunions exceptionnelles en préfecture

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Rassemblement en mémoire de la victime
Rassemblement en mémoire de la victime ce samedi

A la suite de l’homicide au cours duquel un père de famille a perdu la vie vendredi soir, le préfet de Mayotte exprime ses condoléances à la famille et aux proches de la victime. L’enquête est en cours pour identifier et interpeller les auteurs, indique la préfecture dans un communiqué. Une première interpellation est d’ailleurs intervenue samedi dans la soirée.

L’événement fait suite à une semaine tendue, ainsi que le rappelle la préfecture,  avec « nombre d’actions de blocage, d’intimidations et de menaces », sans préciser s’il s’agit d’actions liées au mouvement social de l’intersyndicale, ou à sa marge, ou les deux.

En tout cas, le préfet se réjouit d’un retour à la normale avec « des revendications exprimées qui ont pu trouver une issue favorable lors de la réunion présidée par George Pau-Langevin, ministre des Outre-mer, qui s’est tenue samedi à Paris (…) Maintenant qu’une stabilisation du climat social semble pouvoir être constatée, il est à nouveau possible de recentrer les efforts de tous les acteurs (élus, fonctionnaires, partenaires associatifs…), pour remettre en marche la vie économique et reprendre une vie quotidienne aussi apaisée que possible. » Dans cette perspective, le Préfet a décidé d’organiser deux réunions.

Nouvelles mesures sécuritaires à Mamoudzou

Quartier gaza à Kawéni
Quartier Gaza à Kawéni

La première aura lieu lundi 18 avril à 11h30 à la Préfecture en présence des élus de Mamoudzou, des forces de l’ordre et des services de l’Etat concernés: « Il s’agit de mettre en place de nouvelles mesures en faveur de la sécurité dans la ville chef-lieu du département. »

La seconde est convoquée le mardi 19 avril à 14h30, en présence des parlementaires, du Président du Conseil départemental, de l’ensemble des maires, du Procureur de la République, du Grand Cadi et naturellement des services de l’Etat et des forces de sécurité présentes sur le territoire. On imagine pour donner des pistes d’actions sociales à la lutte contre l’insécurité.

En tout cas, deux actions à mettre en lien avec l’appel à une journée Ile morte ce mardi 19 avril, qui se répand aussi vite que la poudre : « Salariés du public, du privé, retraités, chômeurs, femmes, hommes et enfants. Cessons de nous cacher derrière nos écrans et les réseaux sociaux pour crier notre désarroi face à l’insécurité : violence, cambriolage, raquette, meurtre… que nous subissons au quotidien ! »

Une journée donnée pour la sécurité

Préfecture de Mayotte
Marche vers la préfecture de Mayotte

Avec comme leitmotiv le refus que Mayotte devienne une île de non droit, rendez-vous est donné au Comité du tourisme à 9h pour marcher en direction la Préfecture… « Nous devons faire savoir au monde entier ce que nous vivons au quotidien… Une journée d’école ou de salaire perdue ne vaut pas une vie… Ne restons pas indifférent sur ce qui s’est passé samedi car cela aurait pu arriver à l’un d’entre vous, à un de nos proches… »

Un communiqué qui appelle à la fermeture des établissements publics et privés, « aucune activité doit exister à part cette marche ».

Une pétition envoyée à François Hollande

Il correspond à l’impression qui se dégageait de la marche blanche ce samedi matin où étaient présents des médias nationaux: il faut faire remonter à Paris le manque de moyens sécuritaire dont pâtit Mayotte. De son côté, l’association Village d’Eva, lance une pétition proposant 8 solutions de prévention et de répression, pour faire face à la délinquance juvénile. Elle sera remise à François Hollande,

De son côté, la préfecture se veut rassurante dans son communiqué « Dès à présent, les renforts présents sur le territoire, vont concentrer plus fermement encore leur activité sur les zones où les besoins se font le plus sentir ». C’est à dire comme d’habitude, ce qui est loin d’être suffisant et d’empêcher les cambriolages et violences.

Il devrait donc y avoir du monde ce mardi devant les grilles de la préfecture, surtout s’il on se réfère aux plus de 12.000 signatures qu’avaient engendré le Collectif des citoyens inquiets. Sans aucune réponse du gouvernement.

Anne Perzo-Lafond

Le Journal de Mayotte

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