Réunion en urgence sans mesure d’urgence

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Le préfet Seymour Morsy interrogé par les médias
Le préfet Seymour Morsy interrogé par les médias

Une réunion avec une cinquantaine de participants qui n’aura duré qu’une heure et demi, ne peut mathématiquement pas être très productive, chaque temps de parole étant compté. C’est pourquoi Julien Gauquelin, de l’association AJKE (Jeune Kawéni Espoir) se réjouissait que soit décidé par le procureur un 2ème GLTD (Groupement local de traitement de la délinquance) à Kawéni: «Ce sera un comité plus réduit où interviendront services de l’Etat, éducation nationale et nous, les associations.»

Ce fut davantage une réunion de suggestions de la part de plusieurs intervenants, comme l’idée d’une coordination des associations au sein d’une cellule d’échanges nominative pour les mineurs en difficulté, ou la création de trois zones locales de prévention de secteurs prioritaires, partageant la commune en trois, le nord, le centre et le sud.

Des mesures qui auraient dû impliquer une mise en place rapide, avec une réunion le jour même, mais qui feront seulement l’objet d’échanges avec la préfecture: «Les associations doivent saisir les délégués du préfet et communiquer avec les municipalités», rapportait le préfet Seymour Morsy à la presse.

Du déjà vuRéunion sécurité

Aucune mesure sécuritaire d’urgence que l’on ne connaisse déjà: «Le peloton de gendarmerie en provenance de La Réunion que j’ai demandé en renfort car les besoins sont réels, le maintien du dispositif militaire à l’aéroport, les 42 gendarmes qui doivent nous rejoindre»… Le préfet déclinait les effectifs déjà annoncés.

On a donc reparlé d’éclairage public et de vidéo-surveillance, «47 caméras pour un montant d’un million d’euros», déclare Bacar Ali Boto, 1er adjoint au maire. Et lorsque Julien Gauquelin a demandé que les mineurs suivis par la PJJ soient pris en charge au sein de stage de formation ou au sein de travaux d’intérêt général, le procureur a pu une nouvelle fois signaler qu’il n’avait pas assez de structures porteuses, que la mairie de Mamoudzou pouvait encore mieux faire, et les entreprises aussi.

« Pas normal »

«Ce n’est pas normal qu’on ne puisse pas faire de sport après 17h30 de peur de se faire agresser», convenait le préfet, en appelant à une meilleure coordination des deux polices, nationale et municipale.

La mairie de Mamoudzou évoque un renforcement de sa police municipale et relève la proposition de Village d’Eva d’un restaurant solidaire pour les mineurs isolés, «la population doit survivre, et les communes y ont leur part.»

Un des participants, sorti dépité de la réunion, nous rappelait l’urgence: «C’est de pouvoir obtenir le déplacement de la gendarmerie et de la police an cas d’agression, ce qui n’est actuellement pas le cas»…

Demain, une rencontre avec les élus du département, le procureur et les cadis est programmée.

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

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