Fantala est un cyclone qui fascine les spécialistes. «Un grand coup de chapeau à Fantala qui a atteint le stade mythique de Cyclone Tropical Très Intense», indiquait le site meteo-reunion.com. Même sentiment chez Météo France, chargée depuis La Réunion de suivre le phénomène: «Fantala a marqué l’histoire du sud-ouest de l’océan Indien», indique le service dans un communiqué.
Car ce cyclone est énorme. Pas tant en taille (300 à 400 km de diamètre) qu’en puissance. Certains spécialiste le classe en 4e position dans l’ère moderne, après Gasitao en 1988 et, « ex-aequo », Geralda et Litane en 1994.
Dimanche soir, au plus fort de son intensité, Fantala a dévasté Farquhar, un atoll seychellois où «tout a été presque détruit», selon le directeur général d’IDC, la société qui gère l’archipel cité par l’agence Seychelles News Agency. L’IDC avait évacué l’essentiel de son personnel et les autres étaient calfeutrés dans l’abris anticyclonique construit après le passage du cyclone Bondo en 2006. Les vents étaient alors «seulement» de 225km/h. Il avait déjà fait de nombreux dégâts sans faire de victime.
«Cette fois-ci, les dégâts sont plus importants qu’en 2006», a indique la société. «Nous ne pourrons pas nous rendre sur place avant jeudi ou vendredi pour vraiment analyser la situation». C’est donc la deuxième fois en 10 ans que cette île est touchée par un cyclone.
Comprendre le monstre
Quelques chiffres permettent de comprendre ce phénomène. Une pression très basse, à 910 hectopascals, remontée à 915 hier mais redescendue depuis. Des vents ultraviolents, à 240 km/h de moyenne (mesurés sur 10 minutes) avec des rafales qui ont dépassé les 350 km/h une vitesse à laquelle rien ne résiste. On peut aussi noter un œil parfaitement formé, visible en profondeur et «très chaud, à plus de 20°C», selon les clichés des caméras thermiques satellitaires. Et enfin un «mur», ainsi qu’on appelle les vents qui se trouvent juste autour de l’œil, impressionnant, d’une violence inouïe.
A un peu plus de 700 km de Mayotte, Fantala a heureusement amorcé un demi-tour comme l’avaient annoncé les prévisionnistes. Il repart vers La Réunion et Maurice mais il pourrait ne pas être un danger immédiat pour les deux îles. Il a commencé à perdre un peu de sa puissance après avoir été légèrement refroidi par les eaux de l’océan.
Peu à peu, il a donc pris la direction sud-sud-est, un axe qui le ferait aller droit au nord de Maurice. Et en retrouvant les eaux chaudes de cette zone, il pourrait reprendre de la vigueur. Il devrait y arriver entre jeudi et vendredi. Sur place, on suit évidemment la situation de près…
RR, le JDM
Avec le JIR