Une première série d’actions du «réseau d’alerte Vigilance Nature»

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Un arbre abattu pour l'érection d'un barrage
Un arbre abattu pour l’érection d’un barrage

«L’abattage d’arbres aura-t-il fait progresser le droit du travail à Mayotte?» La question est cruelle car nous en connaissons évidemment tous la réponse. Les Naturalistes la pose à nouveau alors que l’association publie sa lettre annuelle. Car si le mouvement social est retombé, les arbres ne se sont pas relevés et dans de nombreux village, ceux qui profitaient des fruits des arbres qui avaient vu naître nos grands-pères, n’en mangeront plus.

Pour les Naturalistes, il s’agit de continuer à dénoncer des abattages qui «accréditent l’idée dans le public que la nature n’a aucune valeur, et le message transmis aux jeunes générations de Mayotte est très négatif». Chacun d’entre nous sait pourtant que le recul des forêts à Mayotte est catastrophique: Comment expliquer autrement l’engouement pour les opérations de plantations organisées par les associations de nombreux villages.

Recenser les infractions

Si le réseau d’alerte Vigilance Nature s’est fait connaître pendant la grève, son objectif est bien plus large. Pour contribuer à la sauvegarde de l’environnement, son objectif est de recenser les infractions relatives à la sauvegarde de la nature quelles qu’elles soient, des dépôts de déchets sauvages aux prélèvements de coquillages, du braconnage à l’abattage illégal d’arbres… Le réseau se charge ensuite d’en informer les autorités compétentes pour prendre les mesures nécessaires pour y remédier.

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Des chiens errants, dangereux pour les tortues, signalés à Saziley

En dehors des «arbres à barrage», le réseau d’alerte s’est ainsi saisi de 5 états de fait inquiétant. Tout d’abord, l’«écoulement d’un liquide suspect provenant de la barge. S’agit-il de vidange de liquides de fond de cale mêlant eaux sales et hydrocarbures?» se demandent les Naturalistes. «Vigilance Nature s’est adressé par deux fois au Service des Transports Maritimes, sans réponse pour le moment».

Chiens et déchets

Le réseau a ensuite saisi le vétérinaire de la DAAF (direction de l’agriculture et de la forêt) pour une meute de chiens errants à Saziley. «Les chiens représentent un risque réel pour les tortues : soit pour déterrer les œufs, soit même pour s’attaquer aux tortues qu’ils peuvent parvenir à tuer», précise l’association.

La mairie de Mamoudzou a également été contactée sur la présence de marchands de fripes dans la mangrove de Kawéni. «Lors de la journée de nettoyage, on a pu constater que cet endroit était la partie la plus sale de la mangrove (restes d’emballages, de vêtements et tissus, sangles d’emballages, canettes et bouteilles)».

Une piste sauvage le long de la Gouloué (Photo: les Naturalistes de Mayotte)
Une piste sauvage le long de la Gouloué (Photo: les Naturalistes de Mayotte)

Les déchets sont aussi un problème à Passamainty où une décharge sauvage se développe. L’accumulation massive de détritus (…) a entraîné la prolifération de rats. Ces rats sont retrouvés jusque dans les habitations des quartiers voisins et menacent la santé des habitants du quartier (leptospirose). De plus, ces déchets sont régulièrement incendiés par certains habitants afin de les éliminer par leurs propres moyens. Cela engendre des fumées toxiques nocives pour la santé et l’environnement et troublent le voisinage», relève Vigilance Nature.

Défrichages en justice

Enfin, c’est la création illégale d’une piste le long de la rivière Gouloué, qui a mobilisé le réseau. La Gouloué prend sa source à Vahibé et descend ensuite vers le lagon en traversant Passamainty. La nouvelle voie qui la longe a été percée avec de nombreux abattages d’arbres et des déblais rejetés vers la rivière. Mais l’auteur des faits a été identifié et convoqué auprès de la police de l’eau, assure les Naturalistes.

C’est d’ailleurs avec le même état d’esprit que l’association indique également, qu’en dehors de l’action du réseau d’alerte, un défricheur a été condamné par le tribunal corrrectionnel. «Le tribunal a été saisi par le Conseil Départemental d’un défrichage sauvage de 3.000 m2 sur un terrain de la collectivité. Le prévenu exploitait depuis deux ans ce terrain dont il prétendait être propriétaire… Il a été condamné à 120h de TIG (travail d’intérêt général)», précise les Naturalistes.

Pour contacter le réseau d’alerte Vigilance Nature, deux moyens: le 0639.02.37.36 et par email à vigilancenature@outlook.com

RR
www.lejournaldemayotte.com

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