« Tirer la sonnette d’alarme », tel est l’objectif du préavis de grève illimitée déposé ce matin par l’ensemble du personnel du pôle gynécologie obstétrique de Mamoudzou auprès de l’ARS. « L’augmentation des naissances est flagrante depuis 2015 et il n’y a eu aucune augmentation d’effectifs ou des locaux », constate Vanina Rostiaux, porte-parole des sages-femmes qui entameront une grève dès lundi 9 mai pour protester contre leurs conditions de travail.
«Notre pratique devient à risque : on manque de lits, on est obligé de mettre les patientes sur des brancards, on manque de place. On a beau faire notre maximum, la prise en charge médicale en pâtit», témoigne encore la représentante des sages-femmes. Le personnel médical demande notamment une prime de suractivité.
Des chiffres éloquents
A Mayotte, les chiffres parlent d’eux-mêmes : un record absolu des naissances (9.200 naissances en 2015 contre 7.300 en 2014) qui sera encore battu en 2016. En effet, d’après les prévisions du CHM, entre 10.000 et 10.500 naissances sont attendues cette année. Or, en 2015, le taux d’occupation de la maternité centrale de Mamoudzou était déjà de 117%.
Concernant le personnel médical, le Centre Hospitalier de Mayotte emploie une centaine de sages-femmes en équivalent temps plein dont 60 travaillent à Mamoudzou, un nombre de postes « très insuffisant » pour Vanina Rostiaux.
Des réservistes sanitaires en renfort
La situation est telle que quatre agents de l’EPRUS (Etablissement de Préparation et de Réponse aux Urgences Sanitaires) sont arrivés la semaine dernière sur le territoire pour prêter main forte aux sages-femmes de Mayotte. Ces réservistes officieront pendant trois semaines, avec possibilité de renouvellement. Un timing parfait avant que la grève ne débute.
OL
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