C’est une bonne nouvelle pour nos rivières, notre lagon… et l’ISDND, la décharge de déchets ultimes de Dzoumogné. Nous trions toujours plus nos déchets, qui rejoignent ainsi les filières de recyclages. En 2015, ce sont ainsi 92% de verres, plastiques et cannettes en plus que nous avons apportés aux bornes Tri-O d’Eco-emballages par rapport à 2014.
Depuis 2013, ce sont ainsi 460 tonnes de déchets d’emballages qui ont été collectés. Logiquement, le verre pèse le plus, avec 207 tonnes, suivis des emballages métalliques (134 tonnes). Mention spéciale pour les plastiques qui représentent 119 tonnes ce qui est un très bon chiffre… compte tenu du poids d’une bouteille en plastique vide.
«Ces résultats encourageants témoignent de l’adhésion de la population mahoraise au geste de tri», explique Eco-Emballages. La performance globale de collecte est «encore faible», estime Eco-Emballages avec 1,2kg de déchets triés par habitant à Mayotte contre 16kg/habitant dans les autres territoires ultramarins. Mais peu nombreux sont ceux qui avaient parié sur de tels chiffres à l’installation du dispositif.
A tel point que si l’objectif de départ était d’atteindre 1.000 tonnes en 2020, il semble aujourd’hui très en dessous des possibilités de Mayotte. Nous avons déjà fait près de la moitié du parcours en moins de 2 ans et demi.
Toujours plus de bornes
Nous sommes de plus en plus nombreux à changer nos habitudes. Mais il faut savoir qu’Eco-Emballages aussi s’adapte à Mayotte. La société avait imaginé les borne Tri-O pour notre département et depuis 2013, elle fait évoluer leur présence dans les lieux publics.
A fin 2015, 327 colonnes de tri sont installées sur les 17 communes du territoire mahorais. La densification du réseau des Tri-O se poursuit sur l’année 2016 avec l’ajout de 36 Tri-O supplémentaires, soit 108 colonnes, répartis sur l’ensemble du territoire.
Dans chaque village, sur chaque plage
Eco-Emballages précise que «depuis le démarrage du dispositif, le choix a été fait d’équiper progressivement chaque village mahorais.» Ce sont donc d’abord les communes qui font part de leurs souhaits pour que chaque village en bénéficie au meilleur emplacement possible.
Ensuite le parc a été densifié aux endroits où les bornes se remplissent le plus vite. C’est ce qu’Eco-Emballages appelle l’«optimisation des emplacements existants». C’est le cas par exemple aux abords des établissements scolaires et sur les places publiques.
Enfin, les Tri-O ont peu à peu, pris leur place, partout dans nos paysages. Ainsi, les 32 plages de Mayotte ont été équipées, particulièrement avec des bornes métal, pour tenter de récupérer le maximum de canettes.
Et la structure a signé des partenariats avec de nombreuses institutions pour positionner ses bornes : au port de Longoni, à l’aéroport de Mayotte, à proximité des immeubles de la SIM, des magasins de Bourbon Distribution Mayotte (Jumbo et Score), de la Brigade de gendarmerie de Pamandzi et du BSMA à Combani.
Un succès économique
Et le succès du tri sélectif est aussi une très bonne nouvelle pour notre économie. Car les fonds arrivent de l’extérieur et sont destinées aux entreprises du département. Eco-Emballages a investi 1 million d’euros par an depuis le lancement du dispositif et «80% des dépenses» sont «directement liées à des prestations réalisées par des entreprises mahoraises», affirme la structure.
Enfin, comme prévu, nos déchets deviennent des biens d’exportation, pour l’instant. «Si aujourd’hui les emballages collectés sont recyclés en Asie et en Afrique du Sud, l’objectif à terme est de créer une filière locale de recyclage à Mayotte pour transformer les déchets en ressources sur le territoire», indique Eco-Emballage qui reste ainsi fidèle à ses première ambitions… Mais pour cela, il va falloir que les volumes soient plus importants. Moralité, vous connaissez déjà les gestes qu’il vous reste à faire.
RR
www.lejournaldemayotte.com
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