«Le climat politique aux Comores inspire craintes et inquiétudes», explique Al Watwan. C’est le cas au siège de l’Union africaine après un communiqué de la présidente Nkosazana Dlamini Zuma qui demande que «le processus électoral dans l’Union des Comores se déroule dans la paix et l’ordre et dans le respect des lois». L’organisation panafricaine appelle les candidats et leurs partisans à se montrer «à la hauteur des attentes du peuple de l’Union des Comores» et à «éviter la violence avant, pendant et après les élections».
Inquiétudes également à l’ONU. Les deux institutions sont pour une fois sur la même longueur d’onde et «demandent le respect du protocole d’accord du 15 mars», indique le journal.
Les Nations unies se disent prête «à soutenir les efforts des autorités comoriennes en vue de créer le climat de confiance et de sérénité nécessaires pour assurer la crédibilité de ces élections».
Stéphane Dujarric, un des porte-paroles du Secrétaire général Ban Ki-moon indique qu’à New-York, on «suit de près les développements politiques aux Comores».
Pour Al Watwan, «voir ainsi l’UA et l’ONU parler le même langage sur le processus électoral aux Comores, le fait est suffisamment rare pour être souligné».
Le scrutin partiel à Anjouan qui doit conclure la séquence électorale présidentielle dans le pays est prévu pour mercredi.
Une démocratie montrée en exemple
La visite de Ban Ki-moon dans la région tombe donc au bon moment. Le Secrétaire général des Nations unies était aux Seychelles où il s’est adressé au parlement.
La Seychelles News Agency a suivi ce passage inédit. Ban Ki-Moon a «souligné la forte démocratie qui existe aux Seychelles avec notamment la décision de l’Assemblée nationale des Seychelles de modifier la constitution en réduisant à 2 termes de 5 ans le mandat du président de la République».
Le Secrétaire général des Nations unies s’est dit également impressionné du nombre de femmes se trouvant à l’Assemblée nationale, qui place les Seychelles au 5e rang mondial en termes de présence d’élues dans une telle assemblée.
«Ban Ki-moon a une nouvelle fois souligné le rôle des Seychelles comme étant un des premiers pays au monde à ratifier l’accord de Paris sur le climat. À ce jour, 16 pays, dont les Seychelles, ont ratifié l’accord.
Tensions malgaches
Le Secrétaire général de l’ONU doit ensuite se rendre à Madagascar et son arrivée va se faire dans une drôle d’ambiance. La Tribune indique que «l’appel des dirigeants pour l’apaisement» n’a pas été vraiment entendu.
Le climat social reste chargé mais les députés vont présider un «Comité local de développement» pour lancer une série de travaux publics. Il est question de réfection de routes où «leur état piteux retarde les interventions médicales et accroît l’effectif des morts en dehors des établissements hospitaliers et centres de santé.»
Cela ne sera probablement pas suffisant pour calmer les mouvements dans la justice ou encore l’éducation.
Le journal se demande également si à l’occasion de cette visite, «les entités qui revendiquent les îles éparses» se manifesteront elles aussi.
Migrations et travail domestique
Madagascar accueille également en ce moment un forum afro-asiatique «migration et travail domestique», organisé par l’OIT, l’Organisation internationale du travail.
RFI rappelle que «dans le monde, 11,5 millions de travailleurs domestiques ont quitté leur pays d’origine pour travailler à l’étranger dans d’autres familles. 80% d’entre eux sont des femmes.»
«Koweït, Bahreïn, Jordanie, Liban, Népal, Inde, Bangladesh, Ethiopie, ou Ouganda, des représentants d’une quinzaine de pays se sont retrouvés à Antananarivo pour aborder» cette question sensible.
A Madagascar, le gouvernement estime que 5.000 Malgaches seraient concernés par le travail domestique à l’étranger, essentiellement dans les pays du Golfe. «Des situations souvent illégales, puisqu’en 2013, l’Etat a interdit toute migration liée au travail domestique», précise la radio.
La Grande île s’est engagée à «élaborer un code du travail pour les travailleurs domestiques et à proposer, sous 3 mois, un état des lieux précis».
RR
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