La presse malgache attendait le Secrétaire général des Nations unies sur le dossier des Îles éparses. Elle est restée sur sa faim. Certes, Ban Ki-moon a encouragé Madagascar et la France à continuer les discussions sur le sujet : «Je crois savoir que les pourparlers ont commencé et j’encourage les deux pays à continuer sur ce chemin pour trouver une solution à ce problème de longue date», a-t-il déclaré, mais il n’est pas allé plus avant.
«La résolution des Nations unies 3491 de l’assemblée générale a traité la question et invite le gouvernement français à entamer des pourparlers avec le gouvernement malgache», a-t-il simplement rappelé, lors de sa visite dans la Grande Île.
Juan de Nova, Europa, les Glorieuses et Bassas da India avaient été rattachées à la colonie de Madagascar par la France. Mais le Général de Gaulle les avait détaché de la Grande Île en avril 1960, peu de temps avant l’indépendance malgache du 26 juin 1960.
Elles sont actuellement administrées par le préfet des TAAF installé à Saint-Pierre (La Réunion) et certaines d’entre elles sont dotées d’une occupation militaire permanente.
Pour La Tribune de Madagascar, «Ban Ki-moon ne veut pas être plus royaliste que le roi». Pour le journal, le Secrétaire Général des Nations Unies «ne va pas s’aventurer à froisser la France sur ce sujet délicat», d’autant que si le président Hery Rajaonarimampianina avait promis pendant sa campagne de les réclamer à la France, il s’est bien gardé, depuis qu’il est élu, de mettre le sujet sur la table. «En tant que Chef d’un Etat organisateur du Sommet de la francophonie et surtout espérant un minimum de financement extérieur, au taux zéro jusqu’ici, le président malgache s’est abstenu de rappeler que la question», relève perfidement le quotidien.
Madagascar revendique ces îles depuis 1973 de la même façon que l’Île Maurice veut faire valoir sa souveraineté sur Tromelin, à l’est de Madagascar, une autre de ces îles éparses sous pavillon français.