Précisons avant tout, que sont concernés les contrats de travail qui prennent fin à partir de ce 1er mai 2016. Les besoins étaient énormes puisque selon Dany Ramaye, directeur régional de Pôle Emploi, « sur 7.500 demandes d’allocation reçues, seules 19% en moyenne étaient en droit de bénéficier d’une assurance chômage. La grande majorité n’avait pas assez cotisé pour obtenir des droits. »
Ce sera moins le cas puisqu’il va falloir justifier de 6 mois de travail, et donc de cotisation, à temps plein, pour pouvoir y prétendre, contre 9 auparavant. « La durée est de 4 mois en métropole, nous nous rapprochons donc peu à peu », indique Carla Baltus, la vice-présidente de l’Instance paritaire qui négocie ces avancées.
Cette structure gère les cotisations collectées par les syndicats de salariés et patronaux, prélevées sur les salaires et auprès des entreprises. Des cotisations qui sont jusqu’à présent excédentaires, et qui n’augmenteront donc qu’au 1er juillet, passant de 2% à 3,30%, dont 1,20% pour les salariés, et 2,10% pour les patrons. Elle évoluera vers 3,80% en 2017 (1,35% et 2,45%), et 4,30% en 2018 (1,50% et 2,80%).
On passe de 7 mois d’indemnisation à un an
Dans trois ans, il faudra à nouveau négocier un nouvel accord d’assurance chômage, « toujours dans un esprit de rattrapage », indique Cédric Lelaidier qui représente le Medef au sein de l’instance, aux côtés des syndicats FO, CGT Ma et CFE CGC. Ce succès est imputable à des négociations qui se sont tenues à Paris, en présence des représentations nationales de ces syndicats.
A quoi auront droit les salariés ou agents qui perdent leur emploi ? D’abord à une durée d’indemnisation plus longue : de un à deux ans, selon qu’ils ont moins ou plus de 50 ans, au lieu de 7 mois à 2 ans pour les mêmes tranches d’âge. Et avec des montants considérablement augmentés puisqu’ils passent de 75% du salaire plafond de 1.492 euros les 3 premiers mois, soit 1.120 euros, puis 746 euros les 4 mois suivants, à 70% de 2.012 euros, soit 1.408 euros les 3 premiers mois, et 1.006 euros les mois suivants, sur un ou deux ans.
Environ 1.000 bénéficiaires supplémentaires
Avec ces évolutions sur les conditions d’affiliation, la durée et le montant de l’indemnisation, le nombre de bénéficiaires devrait considérablement augmenter, surtout si l’on prend en compte les contrats aidés qui se sont multipliés, toujours sous réserve de pouvoir justifier de 6 mois minimum de cotisation à temps plein. Le chiffre de 1.000 bénéficiaires supplémentaires avait même été avancé par l’UNEDIC, « c’est toujours compliqué de donner des statistiques sûres à Mayotte », nuançait Carla Baltus.
Ils pourraient être davantage, surtout que le directeur régional de Pôle emploi soulignait que le nombre de demandeurs d’emploi indemnisés avait cru de 400 en 2015 à 600 à fin avril 2016 : « Nous allons nous attacher à compter chaque mois le nombre de bénéficiaires », indiquait-il.
Et il y en aura pour tout le monde puisque les agents des collectivités, des entreprises publiques et du vice-rectorat seront logés à la même enseigne. Ces structures pourront bénéficier de journées d’explication spécifiques les 19 et 24 mai prochains, à l’agence Pôle emploi de Kawéni (rond point Méga), en s’inscrivant par mail au plus tard le 17 mai sur dtmayotte.97600@pole-emploi.fr*.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
*Noter en objet : Réunion nouvelle convention assurance chômage