Contrairement à l’année dernière où des trombes d’eau s’étaient durablement abattues sur le site, le temps était splendide, aidé par les alizées qui font perdre quelques degrés supplémentaires lorsqu’on atteint les hauteurs de Combani. Et ça s’est su… La foule, timide en matinée, a commencé à fortement affluer vers 13h, impliquant une demande de renfort en gendarmes.
Ce sont 400 personnes qui attendaient à 15h de pouvoir franchir l’accès, gratuit, à la plus grande fête populaire de l’île. Qui basculeront dans un autre monde, celui où les euros n’ont plus cours, mais les cauris, qui permettront de consommer des rafraichissements ou de jouer aux multiples stands, accueilli par les jeunes volontaires du BSMA. Militaires d’un an, ils se forment ici à un métier, une école de la vie aussi, très prisée de la jeunesse mahoraise.
Du côté des exposants, il y a plusieurs nouveautés, comme ce stand du site de vente par internet doukascentrale.info, qui propose des produits informatiques, TV ou photo, des Smartphones, ou des jouets Duplo et Légo. En vente sur place ce jour là.
Poneys et jeux
Un peu plus loin, ce sont des mini-scooteurs ou voitures électriques pour enfant : « Nous ne proposons que du photovoltaïque », explique Murtaza Kiakabay, directeur de l’entreprise Taheri, qui vante aussi l’affiche publicitaire nouvelle génération, « le poster led transparent » : « Ça fait fureur, c’est Mac Do qui a été le premier, j’ai déjà plus de 200 commandes, essentiellement par des restaurateurs et des agences de voyage. Je risque d’ailleurs d’avoir des problèmes d’approvisionnement », glisse-t-il.
Le principe est simple : vous prenez une photo, la travaillez avec Photoshop, et hop, en glissant la clef USB, l’image s’affiche. Le coût du poster led n’est pas anodin, 6.000 euros, « mais lorsque vous passez par un professionnel, il vous en coutera 4.500 euros pour 15 jours. Là, c’est à vie. » Enfin, la vie du panneau.
Les grands autant que les petits ont investi les stands, le « Palet breton » côtoyant le « billard japonais », avec les attractions phare des tire-ficelles ou de la pêche à la ligne dans le bateau pirate pour les plus jeunes, et du tirs à la carabine ou du paint-ball pour les autres. On entend, hennir : les poneys sont en ballade de découverte.
Ramassage des déchets médicaux des dispensaires
Les stand EDM affiche complet, et l’on se réjouit par avance d’une demande massive de la population de régularisation de raccordement électrique, il n’en est rien : « C’est un sondage sur notre consommation électrique où l’on peut gagner des tee-shirt », nous apprend un jeune.
Plus loin, une jeune femme n’a pas cette chance : seule sur son immense stand du DASTRI (collecte de déchets médicaux), elle est entourée d’échantillon de poubelles jaunes : « La grande poubelle de tri de déco du stand n’arrivera en avion que lundi, le fret de Mayotte n’étant pas prioritaire. » Elle annonce une première : « Alors que seuls les déchets médicaux des pharmacies étaient ramassés tous les trimestres, désormais ceux des cinq dispensaires de référence le seront chaque mois, depuis quelques jours. Ce qui va doubler les volumes de collecte. »
Démonstration de maître-chien
A ses côtés trône le SIDEVAM 976 et son petit camion benne de collecte des déchets, exemple des 5 autres qui desserviront les petits chemins de l’ensemble des communes de Mayotte. Notons une forte représentativité des filières de recyclage à cette édition des Portes-ouvertes.
Plus loin, on trouvera des cadeaux à offrir, stylo de Touch’du bois ou coupes gravées de la ‘Petite bouéni’ et de ‘Mayotte by Moon’. Cette dernière se sent d’ailleurs un peu perdue, comme le sont le Secours Catholique ou les scouts, excentrés du chemin principal, sans aucun panneau signalisateur.
La foule accourt sur le terre-plein voisin : une démonstration de maître-chien va commencer, pourvu qu’ils n’inspirent pas les dresseurs sauvages de Koungou… Les scouts profitent de cette affluence inespérées pour expliquer comment monter une tente en bambou, et certains jeunes testeront une tente en tissu pour la première fois.
Aujourd’hui dimanche, l’humeur comme la météo sont annoncées au beau fixe chez les militaires du BSMA. Comme le bilan: 12.795 entrées, « contre 7.000 l’année dernière », se réjouit Christian Carrère, le chef de corps du Bataillon.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte