« Nous avons trouvé en Frédéric Veau une personne d’une très grande écoute, qui est décidé à travailler avec les partenaires que sont les élus », indique Roukia Lahadji, la maire de Chirongui. Une entente encourageante qui relègue pour l’instant le clash du mois dernier entre élus et préfet, à un autre temps.
Sur le fond, l’avenir des familles délogées était bien sûr au centre des discussions de la réunion qui s’est tenue ce lundi soir pendant plus de deux heures en préfecture de Grande Terre. Sur ce sujet, la proposition de Bruno André de reloger les personnes en situation régulière dans les villages d’où elles sont issues, qui s’était heurtée à une vive opposition, notamment du maire de Tsingoni, a été réexaminée sous la forme d’une base concrète de travail.
L’équipe préfectorale aura rencontré des élus plus apaisés, qui ont acté un premier accord: « Nous allons examiner les attestations d’hébergement fournies par les familles pour les reloger d’où elles viennent quand c’est possible », explique Roukia Lahadji. Et l’impossible revêt deux aspects: « le préfet s’est engagé à reconduire les étrangers en situation irrégulière, et à examiner les documents qui ont permis les obtentions des titres de séjour pour ceux qui sont en situation régulière. »
« Un préfet non directif »
Avec des éventuelles reconduites à la frontière en cas de faux. Des listes de contrevenants potentiels commencent à être dressées dans chaque mairie, « pour nous, ce problème doit être l’affaire de tous », rapporte la maire socialiste.
Roukia Lahadji a demandé que lors des reconduites à la frontières, une attention toute particulière soit portée sur les familles, « il faut arrêter d’expulser les parents sans les enfants. Les familles d’accueil ne sont pas des parents qui doivent élever ces enfants. Ils ont besoin de leurs propres parents »
Pour Issa Issa Abdou, 4ème vice-président en charge du social, les esprits étaient apaisés, à la fois du côté des maires, mais aussi du côté de la préfecture: « Nous avons trouvé un préfet humble, qui n’a pas usé d’autoritarisme et n’a jamais été directif sur le travail à mener. » « Un bel état d’esprit », résume le conseiller départemental.
Les expulsions prévues le week-end prochain n’ont pas été évoquées. Quant aux « décasés », aucun timing n’a été donné, lils pourront au coup par coup quitter leur rustique campement au fur et à mesure de l’examen de leur précédent hébergement.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte