Maurice est sous le choc après les tirs contre un hôtel et l’ambassade de France hier lundi. L’Express de Maurice fait le point à la fois sur le déroulé des événements et l’enquête en cours. «Vers 22h30, le commissaire de police Mario Nobin expliquait que quatre personnes avaient été interrogées, dont les deux vigiles de l’ambassade. Les policiers misent sur les caméras de surveillance et la récolte des indices sur le terrain pour retrouver les auteurs de cet acte».
À ce stade, «trois individus portant des capuchons sont activement recherchés».
Parallèlement à l’enquête policière, «la cellule antiterroriste (est) en état d’alerte», explique Défi Média. Et «au sein de la Counter Terrorism Unit (CTU), on ne fait pas dans la dentelle. Aucune menace n’est prise à la légère», relève le site.
«La CTU travaille en étroite collaboration avec Interpol. Outre les informations relayées par l’agence internationale, la CTU surveille de près les mouvances radicales sur le plan régional. Leurs modes d’opération et de financement sont passés au peigne fin».
Une chose semble acquise: «Des recruteurs djihadistes (sont) en action» dans le pays pour envoyer des volontaires combattre en Syrie. «Discrète mais très active, cette cellule est, depuis plusieurs mois, dans le collimateur des services de renseignements mauriciens.»
Le site rappelle qu’en mars 2015, «la tentative de 13 Mauriciens de se rendre en Syrie avait été déjouée de justesse par la CTU». On soupçonne aussi un Mauricien de s’être rendu en Syrie pour le djihad. Depuis, ses proches n’ont plus aucune nouvelle de ce Portlouisien.
Pour autant, les événements de lundi sont-ils en lien avec une radicalisation religieuse? Pas sûr, nuance le site. «Aucun indice ne relie ces incidents à Daech. Ils pourraient être l’œuvre d’individus s’étant tout simplement vu refuser un visa pour la France».
A Mayotte, les doubles discours
La situation à Mayotte continue de faire réagir, à l’image de l’éditorial du Journal de l’île de La Réunion dans lequel Jérôme Talpin dénonce un «État schizophrène».
«D’un côté, il condamne ces ‘décasages’. D’un autre, il les tolère et semble même s’en satisfaire. Tout se passe comme si ces collectifs villageois parvenaient à faire le sale boulot de la traque aux clandestins», pour qu’ils soient ensuite reconduits à la frontière.
Mais pour l’éditorialiste, l’Etat n’est pas le seul à tenir un double discours. «Quand le nouveau président des Comores, Azali Assoumani déclare à RFI que «les Comoriens sont chez eux à Mayotte», le député mahorais Ibrahim Aboubacar répond sèchement que le problème est que «les Comoriens se croient chez eux et se considèrent autorisés à braver la loi à Mayotte». Tout en soufflant sur les braises, les deux élus sont capables de parler de «partenariat» et de «coopération». Mais à un moment, il faudra bien se mettre autour d’une table et sortir des incantations ou autres formules à l’emporte-pièce», conclut l’éditorial.
Xénophobie aux Comores
Et c’est dans ce contexte qu’à Moroni, Al Watwan annonce un «regain de tension entre commerçants comoriens et étrangers».
Alors que le journal continue de s’indigner de la situation à Mayotte, il est contraint de constater qu’on «assiste depuis quelques jours à un regain de xénophobie aux Comores».
«Hier lundi, «une centaine de marchands ont rencontré les responsables de la mairie de Moroni pour leur signifier qu’aucun étranger ne serait désormais autorisé à exercer dans les deux marchés de la ville. ‘Il est inconcevable qu’un étranger exerce ici en tant que détaillant’, soutiennent-ils».
Les commerçants étrangers sont essentiellement Malgaches et Tanzaniens et «font l’objet d’intimidation de la part de leurs collègues comoriens qui les accusent, entre autres, de brader les prix» et de vouloir «monopoliser le marché à la veille du mois sacré de ramadan».
Bébé, pétrole et tourisme
Egalement dans la région, Paris Match annonce qu’en Afrique du Sud, «La ‘voleuse de bébé’ va devoir attendre sa sentence». Accusée d’avoir enlevé un bébé il y a 18 ans pour l’élever comme sa fille, cette Sud-Africaine a été reconnue coupable. La justice doit entendre les arguments des deux parties pour déterminer la sentence. Elle risque 5 ans de prison.
Dans l’actu éco, Zonebourse explique que «Total se renforce en Afrique de l’Est». Déjà leader de la distribution de produits pétroliers en Afrique, la société vient d’acquérir des actifs au Kenya, en Ouganda et en Tanzanie, une opération qui porte principalement sur deux terminaux logistiques, à Mombasa au Kenya, et Dar es Salam en Tanzanie, et sur un réseau d’une centaine de stations-service.
Enfin, «l’Afrique du Sud et les Seychelles veulent attirer les touristes ensemble», relate TourMag. Les Offices de Tourisme des deux pays ont signé un protocole d’accord destiné à renforcer leur coopération, avec des campagnes de promotion communes ainsi qu’une collaboration pour le développement de l’industrie touristique dans les deux pays.
RR
www.lejournaldemayotte.com