Jeunes Talents: A la rencontre des trois lauréats

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Salima Binty Zily lauréate 2016 du concours Jeunes Talents, dans la catégorie commerce
Salima Binty Zily lauréate 2016 du concours Jeunes Talents, dans la catégorie commerce

«A Mayotte, c’est toujours les femmes qui font avancer les choses… Mais, heureusement qu’on a les hommes aussi. Ils nous soutiennent tout le temps!» Salima Bint Zily est en plein déballage de cartons ce jeudi matin dans sa boutique de la rue du commerce. Après avoir reçu son prix du Concours Jeunes Talents, il a fallu se remettre au travail, pour réceptionner les marchandises et accueillir les clientes.

Son prix vient couronner une initiative qui va bien au-delà de la simple ouverture de magasin de prêt-à-porter. Salima veut créer et commercialiser sa propre marque. «On a déjà déposer le nom, ‘Uvaga’ qui veut dire ‘briller’ et on a un couturier à Mayotte qui commence à travailler pour nous», se réjouit la jeune trentenaire qui a embarqué toute la famille dans son projet.

«Les femmes ont toujours été des couturières dans la famille. Ma grand-mère l’était, ma mère et ma sœurs sont des couturières, comme moi… Alors, je me suis dit que ça serait bien de faire profiter toutes les femmes de notre savoir-faire et proposer des vêtements qui sortent de l’ordinaire.»

Les premiers produits de la marque seront disponibles dans la boutique en fin d’année, avec des tissus et une réalisation de grande qualité, promet Salima qui va utiliser les 3.000 euros du prix «Jeunes Talents Commerce» pour le lancement des premiers modèles.

Le boulanger de Barakani

Dans une toute autre ambiance, à Barakani, Maoulida Charafoudine est en plein rush lui aussi. Dans le petit local SIM d’une trentaine de m2 qu’il a aménagé, il fabrique, cuit et vend son pain. «C’est petit mais les machines sont rentrées», se félicite cet éternel optimiste.

La boulangerie de Maoulida à Barakani: un petit local destiné à devenir un des centres de la vie du village
La boulangerie de Maoulida à Barakani: un petit local destiné à devenir un des centres de la vie du village

C’est un triste événement familial qui est l’origine du projet qui vient d’être primé dans la catégorie «dynamique rurale». «Il y a deux ans, j’ai perdu mon papa et il n’était pas question de laisser ma mère seule. Elle a beaucoup travaillé toute sa vie à la campagne et aujourd’hui elle a besoin d’aide. Comme mes 3 jeunes frères sont dans l’armée et que j’étais le seul sans charge de famille, je suis rentré.»

Maoulida a grandi à Marseille avant de connaître de nombreuses villes et pays grâce à l’armée. Et c’est d’ailleurs l’institution militaire qui a permis la réalisation de son projet. «Avant de quitter l’armée, on passe une session de bilan et d’orientation. Et l’armée a payé 10.000 euros pour ma reconversion». Car ouvrir une boulangerie, ça ne s’improvise pas. Il a passé un CAP, acheté le matériel et finalement ouvert la seule boulangerie du village.

«J’ai choisi d’être au milieu du village parce que je voudrais que ça devienne, comme en métropole, le lieu où les gens se croisent, discutent… le centre de la vie du village. Avec l’argent du prix, je vais d’ailleurs acheter des tables et des chaises pour faire une terrasse et faire que ça soit plus accueillant et convivial».

Des formations spécialisées sécurité et environnement

Sandra Hodosy, lauréate 2016 de la catégorie Service
Sandra Hodosy, lauréate 2016 de la catégorie Service

Troisième lauréate du Concours Talents 2016, Sandra Hodosy a installé sa société, Géosse, à Koungou. Géosse, cela signifie Gestion Optimisée, Sécurité, Santé et Environnement. L’entreprise propose différents services à tous types de structures professionnelles et aux associations, et en particulier des formations.

Ces sessions, généralement organisées sur quelques jours, permettent de répondre aux besoins de formation des salariés, dans les domaines de l’hygiène, la santé-sécurité et l’environnement. Ce sont essentiellement les questions liées aux risques professionnels dont il est question. Du secourisme au travail en passant par les risques biologiques, la jeune société, créée il y a tout juste un an, propose ses savoir-faire. Elle est accompagnée par la BGE et la couveuse d’entreprise Oudjerebou.

Car tous ces jeunes créateurs bénéficient d’appuis des structures dédiées à l’accompagnent des porteurs de projets à Mayotte : couveuse, BGE, Cabinet Mahorais conseil et avec parfois, des financements en microcrédits par l’Adie.
Trois projets, trois parcours et espérons le, pour ces trois lauréats, trois réussites à venir !

RR
www.lejournaldemayotte.com

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