Monter sur scène, l’expérience n’avait rien de nouveau pour Dalfine Ahamadi. Mais pour cette comédienne professionnelle, participer à la Golden Academy du 5/5, c’était tout de même un défi à relever: «Il fallait que la voix sorte bien, qu’elle ne soit pas parasitée par le stress». L’expérience a été une réussite puisqu’elle a emporté le titre* de la 3e édition de l’événement.
Originaire de Kani-Kéli, Dalfine est revenue il y a quelques années s’installer dans son village. Après 7 ans passés à Avignon, LA ville du théâtre, d’abord au conservatoire puis en tant que comédienne, elle a intégré la troupe Ari’Art. Elle participe ainsi pleinement à la mise en place de nouvelles propositions culturelles dans le département. «Je fais du théâtre depuis que je suis toute jeune, j’ai commencé avec les enfants de Mabawa à l’époque», explique-t-elle. Et pour en faire son métier, elle a été contrainte de laisser de côté son autre passion, la chanson. Et pourtant.
Depuis longtemps la musique aussi fait partie de sa vie. «Je chante depuis toute petite grâce à mon papa qui est musicien. Il fait partie d’un groupe qui s’appelle Bekass. Il joue à la guitare un peu de musique traditionnelle et de folklore». Avec les enfants de Mabawa aussi, elle avait donné de la voix et même participé à la réalisation d’un album de musique traditionnelle.
Le karaoké prend de l’ampleur
«J’ai toujours fréquenté les karaokés et j’étais contente en revenant à Mayotte en 2012 de voir qu’ils prenaient de l’ampleur sur l’île. Ca fait plaisir quand on aime chanter», confie-t-elle… «Ca prend de l’ampleur grâce à Jeff», complète le créateur de la Golden Academy au 5/5 !
L’annonce d’une 3e édition de la compétition parrainée par Rekman Seller, l’étoile montante managée par Gilles Martin, l’a incitée à s’inscrire.
«J’ai un registre très précis, c’est la chanson française… et Céline Dion. Mais pour la Golden Academy, j’avais aussi décidé de faire des titres qui n’étaient pas dans ma tonalité vocale et des chansons d’hommes que je n’ai pas l’habitude de chanter… Et le risque a payé!» Elle est aussi tombée sur Ben l’Oncle Soul en chanson imposée lors de la compétition, une épreuve réussie avec brio.
S’investir pour les jeunes
«C’est un joli challenge de se confronter à d’autres avis que ceux de l’entourage. Le fait d’avoir un jury, ça peut donner cette confiance qu’on n’a pas forcément quand on chante moins qu’avant…» Ses huit heures de chants par semaine au conservatoire d’Avignon sont déjà un peu loin derrière elle. «Pour être honnête, c’est la 1ère fois qu’on me donner un avis sur ma voix».
Après cette Golden Academy, Dalfine aimerait bien trouver un coach vocal à Mayotte et peut-être mener un projet d’album dont la réflexion a déjà bien commencé. Mais sa passion -et son métier- reste le théâtre. «On va continuer à travailler sans relâche pour inciter la jeunesse mahoraise à exploiter le théâtre, à découvrir tout ce qu’il offre comme richesses». Elle travaille aussi avec Ari’Art, avec des mamans de Petite Terre et tente de faire passer l’idée qu’être comédien ou travailler dans la culture, c’est bel et bien un métier, et un métier important.
Dalfine n’est pas restée très longtemps à Mayotte après avoir obtenu son titre. Elle est vite partie à Avignon où l’attend un mois de juillet théâtral bien rempli. «On joue tous les soirs à 19h45, avec Ari’Art, pendant le festival du 7 au 30 juillet, à la Chapelle du verbe incarné», explique-t-elle.
A Mayotte, la saison d’Ari’ART reprend dès le 26 août. Quant à la Golden Academy 4, le 5/5 est en plein préparatif pour un démarrage le 10 septembre et Dalfine sera membre de droit du jury.
RR
www.lejournaldemayotte.com
*La lauréate a remporté une sortie bateau avec Sea Blue Safari, un dîner dans un restaurant et un billet d’avion aller-retour pour Paris.