Les «petites» affaires du tribunal de Mayotte: Zidane en justice pour un ballon de foot volé

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TGI-MAMOUDZOUCa ne s’invente pas. Zidane a volé un ballon de foot et devait répondre de ses actes devant le juge des enfants de Mayotte cette semaine. Zidane -c’est son vrai prénom- a aujourd’hui 17 ans… quasiment l’âge de la victoire de l’équipe de France à la coupe du monde de football. On imagine que ses parents souhaitaient rendre hommage à Zinedine en donnant son nom à leur fils.

Zidane est arrivé à Mayotte il y a deux ans et ne connaissant quasiment personne, il cherchait à se faire des amis. Fan de ballon rond (mais avait-il le choix?), il est naturellement allé à la rencontre d’un petit groupe d’enfants qui tapait la balle. Il voulait se faire des amis et jouer avec eux. Mais les joueurs étaient bien plus jeunes et Zidane s’est fait expulser de leur match. Furieux, il a commencé par voler leur ballon avant de donner quelques coups, pas de tête, mais une ou deux gifles et des coups de pied.

Deux ans après, le voici donc face au juge pour s’expliquer. Les choses vont plutôt bien se passer pour lui. Car les familles de la victime et de Zizou ont réglé la question entre-elles depuis bien longtemps. Le ballon a été rendu et la mère de Zidane est allée présenter ses excuses à celle du petit. La famille de Zidane a même payé le taxi à la jeune victime pendant les deux jours suivant l’incident, pour que le blessé puisse se déplacer malgré ses douleurs aux jambes.

La réconciliation donc déjà eu lieu, de même que l’intégration du jeune Zidane dans son village. D’ailleurs, les deux familles étaient assises l’une à côté de l’autre, sur le même banc, face au juge ce jeudi. Résultat, Zidane s’en sort avec un avertissement solennel, une admonestation qui pourrait s’apparenter à un simple carton jaune.

Du courant pour les frites

Il faisait payer ses frites par le contribuable. Un restaurateur de Sohoa devait répondre de «vol de fluide», ce mardi devant le tribunal correctionnel. Dans sa cabane installée sur la plage, il proposait des grillades et des petits plats mais il avait un problème avec son raccordement électrique. «Chaque fois qu’on branchait la friteuse, ça sautait !» explique-t-il au magistrat.

Salle TGI Code pénalLa solution, il n’a pas tardé à la trouver. Il démonte les caches autour d’un poteau électrique municipal, y fait un branchement sauvage et enterre méticuleusement le câble dans le sable jusqu’à son petit banga… La friteuse fonctionne sans problème.

Mais la mairie va découvrir le subterfuge et elle porte plainte en juin 2015. «Ca n’a duré qu’une semaine», se défend le cuistot. «Mais si vous n’aviez pas été découvert, vous auriez continué à brancher toujours plus de matériels. Après, ça aurait été quoi? La cafetière? Le lave-vaisselle?» demande le juge.

Si la loi prévoit une peine pouvant aller jusqu’à 3 ans de prison, le restaurateur s’en tire avec 300 euros d’amende… le prix d’une petite centaine de cornets de frites. Il a depuis changé de métier.

3 litres d’alcool !

C’était l’anniversaire de sa fille. Alors, il a bu. Beaucoup. Lorsqu’il est contrôlé à Mamoudzou au volant de son deux-roues, ce 23 octobre 2015, il roule au milieu de la chaussée. «Il sent l’alcool et il titube», notent les policiers… Il faut dire que l’éthylotest indique 1,28mg d’alcool par litre d’air expiré, bien au-delà du 0,25 autorisé.

Tribunal TGI Mamoudzou«Vous avez une drôle de façon de fêter l’anniversaire votre fille, qui avait 2 ans je crois», remarque perfidement le juge. Douze bouteilles de vin avec 8 de ses copains soit «une bouteille et demi par personne» puis 6 bières… «Le tribunal a l’habitude des excuses imaginaires où on lui explique que c’est la première fois que ça se produit!»

Il faut dire que l’homme n’en est pas à son coup (en trop) d’essai. En novembre 2010, il a déjà été condamné pour conduite sans assurance sous l’empire d’un état alcoolique à 200 euros d’amende. Et une autre fois, en novembre 2011 pour le même motif à 500 euros d’amende… Ce qui le place en situation de récidive, la condamnation ayant moins de 5 ans.

Cette fois-ci, il écope de 3 mois de prison avec sursis et 300 euros d’amende. Et il va perdre son permis de conduite, la sanction est automatique à la 3e condamnation pour une alcoolémie trop élevée en conduisant.
Il devra donc continuer à circuler exclusivement en deux-roues… et, souhaitons-le, en étant sobre. «Un accident sur deux est lié à l’alcool», rappelait la procureur Prampart.

RR
www.lejournaldemayotte.com

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