Il n’est plus possible pour l’Education nationale de recruter localement pour pourvoir tous les postes de contractuels disponibles. Ils étaient 1.080 dans le 2nd degré cette année et les besoins seront de 1.340 pour la rentrée prochaine, indique le vice-rectorat au JDM. Il manquerait par exemple à la rentrée prochaine 139 professeurs d’anglais.
La raison est double: d’un côté, les problèmes d’attractivité du département sont tels que les titulaires de l’Education nationale postulent en moins grand nombre chez nous. De l’autre, les besoins éducatifs sont toujours grandissants et 260 postes nouveaux sont créés à la rentrée.
Résultat, les contractuels occupent une place toujours plus importante dans le système éducatif mahorais, mais à Bac + 2, même avec un véritable travail de ressources humaines, le vice-rectorat ne parvient plus à faire face localement. Il a donc fallu être pragmatique et faciliter l’arrivée de contractuels d’ailleurs. «L’idée n’est pas de baisser la qualité de l’enseignement sur Mayotte, mais au contraire, de garantir la qualité et le travail de réussite», explique Nathalie Costantini, la vice-recteur.
Et comme le premier problème pour des jeunes contractuels pour venir chez nous est le coût du déménagement, une aide à l’installation va être mise en place très rapidement, peut-être même dans les jours qui viennent. Elle représenterait l’équivalent de 5 mois de salaire.
L’indexation, également pour les contractuels
«Le gouvernement est très attentif aux conditions de la rentrée à Mayotte, à la problématique de l’attractivité», explique Nathalie Costantini qui annonce la mesure. «Venir à Mayotte, c’est un engagement et c’est parfois compliqué, sans même parler de l’insécurité. Le gouvernement a voulu valoriser l’engagement des jeunes qui voudront venir».
En plus de cette aide à l’installation, les contractuels vont également bénéficier de différentes mesures. A la rentrée, ils verront leur rémunération se caler sur le taux d’indexation des titulaires. Ils pourront également prétendre aux indemnités dont disposent les titulaires pour le suivi des élèves.
Des candidats polyvalents
Concrètement, le vice-rectorat est donc lancé dans une véritable action de recrutement. Des annonces ont été publiées via Pole Emploi pour proposer les postes à pourvoir. D’autres annonces ont également été diffusées sur des sites d’universités à l’étranger, par exemple en Belgique, pour inciter des étudiants à venir vivre une expérience d’enseignement dans notre département.
Une fois les dossiers envoyés, des entretiens sont effectués pour juger de la motivation et de la qualité de leur candidature. «Ce qui est extraordinaire, c’est que nous avons des candidats très polyvalents. Par exemple, nous avons de jeunes spécialistes en maths qui parlent parfaitement deux langues. On les embauche comme des ‘enseignants’, de cette façon, ils vont pouvoir être polyvalents dans leurs enseignements. On croise les compétences», précise Nathalie Costantini.
Alors que la remise de leur diplôme aux nouveaux bacheliers mahorais vient à peine de s’achever, les préoccupations se tournent déjà vers la rentrée. La première sera donc de savoir si ces nouveaux dispositifs d’incitations permettront de pourvoir la masse impressionnante de postes laissés vacants.
RR
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