Frappée par une tuerie de masse pour la troisième fois en 18 mois, la France a entamé samedi un deuil national de trois jours, qui culminera avec une minute de silence, lundi à midi.
A Mayotte, l’ensemble des personnels de la préfecture se rassemblera autour du préfet Frédéric Veau pour marquer cette minute de recueillement.
A Nice, trois jours après l’attentat, 121 personnes sont encore hospitalisées, dont 30 enfants. 26 personnes, dont 5 enfants, sont toujours en réanimation. Depuis l’attentat, les établissements de santé à Nice et dans les villes alentours ont vu passer 303 personnes.
Le bilan provisoire est de 231 victimes dont 84 morts parmi lesquels 10 enfants et adolescents. De très nombreuses nationalités sont concernées. On compte ainsi 3 Allemands, 4 Tunisiens, 2 Américains et une mère de famille, originaire de Madagascar. Installée dans la région niçoise depuis 12 ans, cette femme de 31 ans était venue assister au feu d’artifice avec ses deux enfants, âgés de quatre et six ans, qui ont tous deux survécu.
La secrétaire d’Etat chargée de l’Aide aux victimes, Juliette Méadel, a déclaré que les premières indemnisations interviendraient «dès la fin de la semaine prochaine».
Sur la promenade des Anglais, des passants continuent de venir déposer des bouquets de fleurs et des messages. La promenade sera totalement rouverte lundi, après la minute de silence.
De son côté, le ministre de l’intérieur a fait deux annonces importantes. D’abord, «les effectifs de l’opération Sentinelle seront maintenus à 10.000 militaires» jusqu’à la fin de l’été. Ils seront chargés
des contrôles aux frontières et de la sécurisation des grands événements culturels et festifs.
Actuellement, précise le ministre de l’Intérieur, 100.000 agents sont mobilisés sur l’ensemble du territoire : 53.000 policiers, 36.000 gendarmes et 10.000 soldats.
Bernard Cazeneuve lance également un appel «à tous les Français patriotes qui le souhaitent» à rejoindre la réserve opérationnelle. Elle est actuellement constituée de 12.000 hommes, 9.000 de la gendarmerie, 3.000 dans la police. Cette mobilisation de la réserve opérationnelle «ne peut se faire qu’en période estivale», «la période de congé des réservistes», a précisé M. Cazeneuve.
Un nouveau Conseil restreint de sécurité et de défense est prévu demain lundi à 9 heures (heure de Paris) à l’Élysée.
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— Gouvernement (@gouvernementFR) 16 juillet 2016
L’enquête avance sur fond de désunion politique
Concernant le profil de l’auteur de l’attentat, «il semble» que Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, chauffeur-livreur tunisien de 31 ans, se soit «radicalisé très rapidement», a dit Bernard Cazeneuve, alors que Daech a revendiqué le carnage.
Cinq personnes de l’entourage de l’auteur de la tuerie -son ex-épouse et quatre hommes- sont toujours en garde à vue. Mohamed Lahouaiej-Bouhlel ne faisait l’objet d’aucun signalement de radicalisation mais était connu de la justice pour des faits de délinquance ordinaire.
La classe politique est désunie. À l’issue d’une réunion ministérielle à l’Élysée, François Hollande a lancé un appel à la «cohésion» et à «l’unité» nationale, alors que le semblant de concorde qui avait suivi les attaques djihadistes de janvier et novembre 2015 a fait long feu.
Enfin sachez que le film «Bastille Day» sera finalement déprogrammé. Le distributeur Studio Canal a demandé aux 237 cinémas qui projettent ce thriller qui imagine les préparatifs d’une attaque terroriste en France la veille du 14 Juillet, de déprogrammer le film.