Des visages fermés, des têtes baissées, l’émotion à Mayotte au moment de marquer une minute de silence en hommage aux victimes de l’attentat de Nice, qui a fait 84 morts jeudi soir.
Avec une heure d’avance sur la métropole, le temps s’est figé dans tous les lieux publics, institutions et entreprises. C’était par exemple le cas au département ou à la préfecture de Mamoudzou.
En présence du président de l’association des maires de Mayotte Saïd Omar Oili, du maire de Mamoudzou Mohamed Majani et du sénateur Thani Mohamed Soilihi, les agents de la préfecture se sont recueillis.
« La France a été atteinte de plein fouet, pour la 3e fois en 18 mois, par une organisation terroriste », a simplement rappelé le préfet Frédéric Veau. « Des enfants, des femmes et des hommes ont perdu la vie ou sont gravement blessés, frappés sans pouvoir se défendre, frappés de façon aveugle, en totale négation de tout esprit d’humanité ».
« Comme pour Charlie Hebdo, comme pour le 13 novembre, comme pour les attaques de Copenhague et de Bruxelles, cet attentat est insupportable, il nous révolte et rien ne peut ou ne doit le justifier », a affirmé le préfet.
Même expression de compassion aux victimes de Nice, dans les jardins du département, où les agents et les élus ont également marqué cette minute silencieuse autour du président. Soibahadine Ibrahim Ramadani, un homme attaché à l’histoire, a rappelé qu’en France, le combat pour la liberté et les droits de l’homme est indissociable du 14 juillet, jour de la prise de la Bastille en 1789, le jour choisi pour le dramatique attentat de Nice.
Troisième conseil de défense
Dans l’hexagone, le président François Hollande respectera la minute de silence Place Beauvau en compagnie du ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve. Le Premier ministre Manuel Valls ainsi que Marisol Touraine et Juliette Méadel seront à Nice où ce moment de recueillement sera observé au monument du Centenaire, sur la promenade des Anglais. L’avenue sera ensuite totalement rouverte au public qui devrait continuer de déposer des fleurs et des messages.
Avant cette minute de silence nationale, le chef de l’État présidait le 3e conseil de défense et de sécurité à l’Élysée depuis l’attentat.
L’enquête progresse
Le pronostic vital toujours engagé pour 18 personnes et le bilan provisoire est toujours de 84 morts, dont dix enfants et adolescents.
Concernant l’enquête, des centaines de témoins ont déjà été entendus. Selon la presse nationale, il semblerait que Mohamed Lahouaiej-Bouhlel ait repéré les lieux, et préparé le massacre des jours auparavant. Il avait récupéré le camion de location de 19 tonnes le 11 juillet.
Six personnes sont toujours en garde à vue ce lundi matin alors l’épouse du tueur, en instance de divorce avec lui, a été relâchée. Un homme de 37 ans, membre de l’entourage du tueur, et un couple d’Albanais ont été arrêtés dimanche à Nice. Ce couple est soupçonné d’avoir apporté une aide logistique au Tunisien de 31 ans, auteur du carnage, qui se serait pris en photo au volant du camion avant de l’envoyer par SMS. Les enquêteurs tentent d’identifier l’ensemble des destinataires de ce message.
Enfin, sachez que la classe politique continue de se déchirer, la droite attisant la polémique sur la politique antiterroriste du gouvernement.
RR
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