Le burkini, le roman de plage de l’été en métropole

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La tenue de bain créée par la styliste australienne
La tenue de bain créée par la styliste australienne Aheda Zanetti

A Mayotte, terre musulmane, le burkini, n’a pas envahi les plages. Loin s’en faut. Sans doute parce que très peu de femmes sont voilées ici, ensuite parce que nous ne sommes pas sur une terre à polémiques. Cette tenue de bain qui recouvre entièrement le corps, a été créée par une styliste australienne, d’origine libanaise. Il tire son nom à la fois, du bien plus minimaliste bikini, et de la burqa, dont il est plus proche en surface de tissu.

Pas un jour sans que la Une d’un quotidien métropolitain cet été n’ait titré sur cette tenue qui est quand même commercialisée depuis 2007. Une mode qui a mis du temps à prendre. Qu’elle fasse fureur l’année même où ont été perpétrés de violents attentats en Europe, voilà qui a provoqué de multiples réactions.

Un débat qui dope les ventes

Que le burkini soit vu comme un signe religieux ostentatoire, ou qu’au contraire on revendique que les personnes privées ne sont pas astreintes à une neutralité religieuse dans un espace qui n’est pas étatique, le sujet a fait le buzz ces dernières semaines. Le Monde de ce samedi 20 août proposait d’ailleurs un débat, entre les défenseurs de l’idée que « le burkini bafoue le droit des femmes », ou ceux qui pensent que « son interdiction est une faute juridique et politique ».

Plusieurs maires, Cannes, Sisco en Corse, en ont interdit le port, au nom de l’atteinte au principe de laïcité.

Le burkini, un feuilleton quotidien
Le burkini, un feuilleton quotidien

Tout une agitation qui profite aux ventes de la tenue de bain musulmane : « C’est fou », a déclaré sa créatrice Aheda Zanetti, à l’AFP, « Dimanche, nous avons reçu 60 commandes en ligne, toutes provenant de non-musulmans », tout en précisant qu’en temps normal elle recevait 10 à 12 commandes le dimanche. Plusieurs femmes atteintes du cancer du sein lui auraient dit être intéressées par le concept.

Pour prendre un peu de recul, retraçons ce parallèle que rappelle Thomas Hochmann dans Le Monde : « En 1964, une jeune femme qui jouait au ping-pong en monokini (sans le haut, ndlr) sur la Croisette fut condamnée pour outrage à la pudeur. Un demi-siècle plus tard, le maire de Cannes vient d’interdire le port du burkini sur les plages »…

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

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