Anissa Abou Djanfar et ses comparses ont donc pris le temps d’expliquer les raisons de leur mobilisation, qui tourne autour de l’impossibilité pour un Bachelier, né à l’étranger, mais ayant effectué ses études à Mayotte, de suivre des études supérieures. Le Centre universitaire demande en effet au minimum un récépissé, quant à la métropole, une carte de séjour est indispensable pour s’y rendre.
Ils avaient anticipé la rentrée universitaire et pris leur plume début août pour adresser un courrier au préfet. Un de leur enseignant avait fait pareil, en insistant sur la qualité de ses élèves, et en interpelant le préfet sur une règlementation qui freine la réussite: « Est-ce vraiment l’esprit de nos lois ? »
Le vice-rectorat en relais
C’est donc fort de ce questionnement qu’ils ont abordé le sous-préfet. « Il nous a expliqué qu’il allait mettre en place un protocole qui permettra à tout élève qui interpelle un proviseur sur sa situation, d’avoir la garantie que son dossier soit transmis au vice-rectorat, qui lui même interpellera la préfecture », rapporte Anissa Abou Djanfar.
Une bonne nouvelle donc, mais s’ils ont l’impression d’avoir été entendus, « il semblait comprendre nos problèmes, et s’est justifié en évoquant un nombre important de fraudes », elle attend de voir, « l’ensemble nous sera présenté de manière plus formelle mardi prochain. Nous verrons à ce moment là. » Il y aura donc un examen au cas par cas. Une liste des 75 cas concernés a été remise au sous-préfet.
« Ni optimiste, ni pessimiste », Anissa reste méfiante vis à vis de ce qu’elle considère n’être pour l’instant que « des paroles de politiques »… C’est malgré tout la première fois qu’une réponse est en passe d’être apportée sur ce sujet de fond.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte