L’institut régional du travail social est inconnu du grand public, et pourtant son absence est visible ici en négatif, notamment par la pénurie de travailleurs sociaux pour prendre en charge les personnes en difficulté, dont les jeunes.
Résultat, comme le soulignait Issa Issa Abdou, le 4ème VP en charge du social et de la santé : « C’est le procureur qui fait remonter les informations préoccupantes, alors que ce devrait être nos travailleurs sociaux. Le vice-rectorat là dessus est meilleur que nous. » Il annonçait d’ailleurs avoir recruté : « 12 assistantes sociales qui ont commencé à travailler depuis le 1er septembre dernier. »
Jusqu’à présent, c’est l’IRTS Réunion qui les formait, mais au rythme de 5 par an, « 74 ont été formés depuis 2002 », selon le président de l’IRTS Réunion Alain Moreau, on ne va pas bien loin. Dès cette année, ce seront 20 moniteurs éducateurs qui seront inscrits pour valider un diplôme en deux ans.
Solliciter l’Europe
Guy Fitzer, le sous-préfet à la cohésion sociale, donnait une ébauche du contexte : « Au cours de ces 30 dernières années, Mayotte a dû relever des défis, éducatifs, en terme de logement, de santé ou d’emploi. L’action sociale a donc un rôle central, et les formations doivent se faire sur place plutôt qu’à La Réunion. »
L’IRTS est une structure cofinancée par le conseil départemental, dont le social est l’axe principal, et la préfecture, « avec une possibilité de lever des fonds européens par le biais du FSE », glissait le représentant de l’Etat qui incitait les élus à monter des dossiers, notamment de financement de formation de formateurs locaux.
« Un IRTS autonome dans 3 ans »
« L’Etat compense la formation sociale et les bourses auprès du conseil départemental à hauteur de 731.414 euros », annonçait Guy Fitzer, alors que Mariame Saïd, 6ème VP du conseil départemental en charge de la formation avance « un millions d’euros financé par le département au titre du fonctionnement de la structure. Avec une volonté d’évoluer vers un IRTS de plein exercice d’ici 3 ans, « il faudra pour cela avoir intégré l’ensemble des filières de formation, « en 2017, c’est celle des éducateurs spécialisés qui sera mis en place. »
Pour Guy Fitzer, cette autonomie doit être un objectif à tenir, « c’est une condition sine qua non de l’égalité réelle. »
L’IRTS peut fournir des travailleurs sociaux à n’importe quelle structure, publique ou privée. Pour Tama, cette implantation est une très bonne nouvelle, comme nous l’illustre Ben Amar Zeghadi, le directeur général adjoint : « Mieux qu’à La Réunion, les jeunes ont des terrains de stage qui les prépare bien au contexte ici. Nous avons d’ailleurs déjà recruté une jeune femme qui faisait son stage à Dago Tama et qui était enthousiaste à l’issue. »
L’inauguration se poursuivait par la visite des locaux à Kawéni, notamment par le sénateur Thani Mohamed Soilihi, les président et directrice de l’IRTS Réunion, le sous-préfet, le maire de Kani Keli, le directeur de la Jeunesse et des sports…
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte