C’était des vacances pourtant bien préparées. Franck Meidinger, ingénieur, et président de l’Association des Croiseurs hauturiers de Mayotte, avait décidé de les passer sur la mer, à voyager avec le catamaran de sa conception, la Mangue bleue.
Partis le 9 juillet de Mayotte, ils étaient quatre à bord et avaient mis le cap sur Madagascar. Son avarie quelques jours après, avait mobilisé au-delà du cercle des proches, « beaucoup ne connaissaient pas Franck », rapporte Adrien Rondel, un de ses amis.
L’arrêt des recherches nautiques et aériennes par le CROSS Réunion avait en effet incité quelques uns à prendre la mer pour ratisser la zone de recherches, et d’autres à répondre à l’appel à la solidarité de financement de survols aériens depuis Madagascar. Et ils furent nombreux. L’ensemble était coordonné depuis Mayotte, aidé par un ami, routeur en Nouvelle-Calédonie.
126 boulons desserrés
Les naufragés furent retrouvés après 11 jours de dérive à environ 15 milles (28km) des côtes de Nosy Be, par une embarcation de pêche malgache. Alors que deux passagers avaient pu donner l’alerte à partir d’une annexe motorisée, Franck et Nicolas avaient réussi à se réfugier dans la coque bâbord. Et à s’organiser en préparant une réserve de nourriture, « 3 semaines de survie en rationnant l’eau. »
Après leur retour à terre, ils ont expliqué que les 126 boulons du bras de liaison des deux coques se sont tous desserrés, « malgré la Loctite et leurs efforts pour les resserrer », explique le site de la Mangue bleue.
250 euros débités
Les moyens aériens n’ont pas été à l’origine de l’heureux dénouement, mais maintenant, le staff de ses amis qui a orchestré les recherches voudrait remercier les donateurs : le Manga Bé, Lapouz Noz, L’îlot Pizza, SGTM, Skanibal, L’ACHM, COPEMAY, Captain Alandor, l’ensemble des pêcheurs qui ont tenu une veille attentive, le CROSS de la Réunion, la SNCM, l’ODET et son équipage, Tip Top, l’ensemble des opérateurs nautiques, l’aéroclub de Petite Terre, et le JDM.
Ils sont mentionnés sur le site dédié, « mais nous voudrions remercier tous ceux qui sont restés dans l’ombre ». La somme récoltée est d’ailleurs 4 fois plus importante que les engagements, « nous ne débiterons que 250 euros pour toutes les promesses de dons qui dépassent ce montant. »
N’oublions pas les naufragés, qui auront malgré les éléments, réussi à survivre grâce à leur connaissance de la mer, leur organisation, et leur courage.
A.P-L.
Le Journal de Mayotte