Un diplôme universitaire consacré à Mayotte est à la recherche de ses étudiants

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Le Centre Universitaire de Formation et de Recherche, à Dembéni
Le Centre Universitaire de Formation et de Recherche, à Dembéni

Plus d’une centaine de messages et de demandes de renseignements. La vague d’enthousiasme provoquée en juin dernier par l’annonce de la création d’un diplôme universitaire (D.U.) «société, langues et cultures de Mayotte» montrait que cette formation était attendue. Mais trois plus tard, c’est un peu la désillusion. Ils ne sont finalement que 7 étudiants à être inscrits. «C’est un peu paradoxal», relève Buata Malela, l’enseignant-chercheur à l’initiative de ce projet. «Le problème vient du fait qu’on a annoncé le D.U. en juin et que depuis, beaucoup de personnes qui avaient montré un intérêt sont parties…»

Cette formation est en effet particulière car elle s’adresse essentiellement à ceux qui souhaitent découvrir Mayotte et donc, a priori, aux personnes qui arrivent de l’extérieur, métropolitains, Domiens ou étrangers. Malheureusement, aucune campagne de promotion vis-à-vis des primo-arrivants n’a été mise en place. Et pourtant, la formation a de l’allure et le public concerné pourrait être plus large que prévu, de nombreux sujets pouvant également intéresser des Mahorais.

On y trouve des cours sur le plurilinguisme, sur l’illettrisme, l’archéologie de Mayotte, sur l’histoire de l’enseignement à Mayotte. Sont également prévues une initiation à la langue mahoraise et une autre au kibushi, deux langues qui seraient ainsi enseignées pour la 1ère fois dans une université française.

Ouvert à tous, sans prérequis

La formation s’étale sur toute l’année, d’octobre à avril, et les sessions de cours sont prévues généralement de 18h à 19h30 et parfois le samedi, des horaires qui permettent à ceux qui travaillent de pouvoir y participer. Les personnes qui disposeraient d’un faible niveau en français, la langue utilisée pour l’enseignement, peuvent également suivre les cours de remise à niveau. «Tout est fait pour que le plus grand nombre de personnes puisse venir, sans prérequis. Ce diplôme est ouvert à tous!» insiste Buata Malela.

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La langue mahoraise et le Kibushi font leur entrée à l’université

Buata Malela, spécialiste en sociolinguistique, fait partie des 8 enseignants de ce DU. Au fil de ses lectures et de ses recherches, il est devenu spécialiste de la littérature francophone d’Afrique et de l’océan Indien. Il avait d’ailleurs organisé, l’an dernier, un colloque sur la littérature dans l’archipel des Comores, qui va donner lieu à la publication d’un ouvrage le mois prochain. «Sur ces sujets comme sur les autres, ce D.U. permet de diffuser les fruits de nombreuses recherches et de rendre accessible des connaissances qui nécessiteraient de lire de très nombreux ouvrages… ce que tout le monde ne peut pas faire», souligne Buata Malela.
«De la même façon, ce n’est pas toujours facile de se former seul au Shimaore et donc cette formation est conçue comme un concentré pour une approche nouvelle de Mayotte».

Des étudiants supplémentaires pour démarrer

La démarche autour de ce D.U. a inspiré le CUFR puisque que ce diplôme ne devrait pas être le seul à bénéficier d’un enseignement de la langue mahoraise. Les étudiants en licence de lettre moderne vont également pouvoir suivre une introduction au Mahorais.

Ce diplôme universitaire attend donc de nouvelles inscriptions. Une poignée d’étudiants supplémentaires est obligatoire pour que la formation se mette effectivement en place, mais atteindre une trentaine d’élèves serait l’idéal. Les inscriptions se font auprès du centre universitaire de Dembéni pour des cours qui pourraient démarrer le 20 octobre.

RR
www.lejournaldemayotte.com

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