«J’ai été particulièrement choqué par le déferlement de violence qui s’est invité, ce vendredi 23 septembre 2016, au Lycée de Chirongui. Au vu des témoignages : bâton, coupe-coupe, pierre… je comprends que nous avons évité le pire. Néanmoins, les traumatismes physiques et psychologiques vécus par nos adolescents et adolescentes sont aussi profond que les actes de sauvagerie qu’ils ont subi ce vendredi. A ce titre, je tiens à apporter tout mon soutien aux familles des victimes. Les personnes responsables de ces actes de violences doivent être sévèrement punies quel que soit leurs âges. Ce vendredi, ils ont fait preuve d’une grande maturité meurtrière donc, qu’ils ne soient pas traités en enfants juvéniles.
Par ailleurs, pour faire face à une radicalisation de la violence dans le milieu scolaire, il est impératif que le vice-rectorat de Mayotte révise à la baisse le nombre d’élève à scolariser par établissement. Un lycée général avec 1200 élèves comme celui de Chirongui, c’est trop! Ce type de configuration sans vidéo surveillance aux abords des entrées démontre d’un part un déficit significatif d’établissement du secondaire sur Mayotte entrainant automatiquement des difficultés à suivre et à protéger correctement nos enfants. La politique de la massification par établissement scolaire impose d’autre part au Conseil Départemental de prendre en charge à travers les transports scolaires près de 20000 élèves par jour (avec un taux de progression de 10% chaque année).
Il convient de préciser, ici, que le marché de 5 ans obtenu par les transporteurs scolaires en août 2015 impose un contrôle strict lors des accès au bus. La mise en place des cartes magnétiques (voir des carnets de correspondance en début d’année scolaire) et le renfort des médiateurs dans les autocars ne sont plus suffisants. Pour que les transports scolaires ne soient plus infiltrés par des délinquants (comme ce vendredi), il conviendrait que les forces de l’ordre viennent appuyer les médiateurs dans leur contrôle.
Enfin, après les attentats de Nice, les surpopulations temporaires à l’entrée et à la sortie de nos établissements sont apparues comme un facteur de risque important. Les délinquants venus d’ailleurs ont profité de ce contexte connu pour semer la panique au petit matin. Aussi, à l’instar des autres DOM, la présence quotidienne d’agents de sécurité ou/et de la police (nationale ou municipale) ou/et de la gendarmerie aux abords de nos lycées serait perçu par les parents d’élèves comme des mesures préventives positives pour la sureté des élèves.
Par communiqué de presse du 02 juin 2016, les Ministres de l’intérieur et des Outre-Mer avaient annoncé que dès cet été, la Police Nationale affectera dans l’île 102 policiers, tandis que la Gendarmerie Nationale nommera 42 gendarmes. Aussi, pour faire face à cette radicalisation de la délinquance sur l’île, le déploiement de ces hommes sur le terrain devient urgent.
Avec une bonne participation de tous les acteurs et une plus grande écoute des préoccupations des Mahorais et Mahoraises, nous réussirons à construire ensemble, UNE DEPARTEMENTALISATION JUSTE ET REELLE.»