Foot, culture et voyage pour des ados de Ouangani

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La mairie de Ouangani
La mairie de Ouangani

Des terrains de football de Ouangani jusqu’à Montbéliard, dans l’Est de l’hexagone. Douze jeunes vont partir avec 4 animateurs dans exactement deux semaines, vers Paris puis le pays de Montbéliard pour les rencontres «Mondial Est».

Cet événement, organisé par l’association «Nous C’Mieux» de Montbéliard, se veut «porteur de valeurs citoyennes comme la tolérance, la solidarité et l’acceptation des différences». Il repose à la fois sur des activités culturelles et sportives, avec le football comme «moyen d’approche de la vie collective, de ses règles et de ses enrichissements».
«C’est un tournoi de football innovant qui permet à des centaines de jeunes venus de différents horizons de créer des liens», expliquent les organisateurs.

Cette action sportive est «un socle et un prétexte pour partager des valeurs comme le respect de l’autre, l’honnêteté, le sens des responsabilités et la fraternité», explique Monarda Hamza, secrétaire de la MJC de Ouangani et responsable du projet dans la commune. Les jeunes Mahorais, âgés de 11 à 16 ans, vont ainsi se retrouver avec d’autres ados venus de Toulouse, Paris, Angoulême, Lyon, Valence, d’Alsace, de Belfort et bien entendu de Montbéliard. Et il ne sera pas seulement question de football puisque chacun arrive avec des créations ou des traditions culturelles à partager.

Des jeunes exemplaires et des décrocheurs

Ce n’est pas la première fois que la commune de Ouangani envoie des jeunes à ce rendez-vous. En 2011 déjà, 10 adolescents avaient fait le voyage mais depuis, les finances de la commune n’avaient pas permis de renouveler l’expérience. «Tout a commencé avec une assemblée générale d’associations de MJC à Cannes en 2000», raconte Monarda Hamza. Lors des tables rondes thématiques, des représentants de Montbéliard avaient été touchés par nos actions. Ils y voyaient beaucoup de similitudes». Les contacts ainsi noués, c’est le début d’un long partenariat qui continue jusqu’à aujourd’hui.

Envoyer 12 jeunes de la commune, cela signifie choisir parmi tous ceux qui seraient susceptibles de partir. «C’est un choix qui n’est jamais facile», reconnaît Monarda Hamza. «Nous avons voulu récompenser des jeunes qui travaillaient bien sur le terrain et qui étaient impliqués et assidus. L’idée est aussi de mettre en valeur de jeunes qui jouent bien au football. Mais on a voulu qu’il y ait un travail social autour de l’opération».

Les footballeuses mahoraises en bleu blanc rouge pour soutenir l'équipe de France pour l'Euro 2016
Encore une action avec le foot utilisé pour faire du lien social. Ici, les footballeuses mahoraises pour l’Euro 2016

Ainsi, deux jeunes «qui commençaient à décrocher» ont été intégrés dans le groupe. «Nous souhaitions les réorienter vers le droit chemin et vers le système scolaire. Notre volonté est de les amener à voir autre chose, à aller ailleurs, pour les inciter à travailler et à revenir sur les bancs de l’école».

L’implication des familles

Ces jeunes savent aussi qu’ils peuvent compter sur leur famille, un pilier important pour construire un parcours. Car pour que ces adolescents partent, les parents doivent participer aux frais à hauteur de 550 euros, une somme parfois très importante pour les familles. «On a des parents qui se sont dits, c’est une chance pour mon enfant. Pour la 1ère fois dans sa vie, il va partir, il va aller visiter le sénat, la mairie de Paris, il va rencontrer d’autres personnes. Et ils se sont sacrifiés pour leurs enfants», raconte Monarda Hamza.

Actuellement, le groupe est en pleine répétition. Car ces jeunes partent aussi pour montrer un peu de Mayotte aux autres ados qu’ils vont rencontrer. Ils travaillent donc leur Chigoma et leur performance à la course de pneus qu’ils vont faire découvrir aux métropolitains.

«On est sûrs que ce que ces jeunes-là vont vivre, va leur donner envie de faire des choses dans leur vie, d’aller plus loin, plus haut !» s’enthousiasme Monarda Hamza. Et pour que ce voyage se passe dans les meilleures conditions, il continue de rassembler des fonds. Ce vendredi 7 octobre, Ouangani va accueillir Baco Ali pour une soirée qui permettra de récolter des euros, précieux pour la réussite de ce séjour.

RR
www.lejournaldemayotte.com

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