L’utilisation de l’argent public par nos élus sème le doute dans l’esprit du Défenseur des droits Jacques Toubon: il appelle à investir les fonds alloués à l’enfance en danger dans des fonds européens.
S’il se félicite de l’annonce faite par la ministre de l’Outre-mer, Ericka Bareigts, lors de son déplacement à Mayotte, la semaine dernière, d’une compensation du transfert de l’aide sociale à l’enfance de 9,6 millions d’euros en 2016 et de 42 millions d’euros pour la période courant depuis 2009, le Défenseur des droits reste vigilant sur l’affectation de cette enveloppe « qui doit bénéficier aux enfants relevant de la protection de l’enfance. »
« Comme il en avait fait part au Premier ministre en février 2015, le Défenseur des droits souhaite connaître les suites réservées à sa demande de prévoir un mécanisme d’accompagnement conventionnel du conseil départemental pour la mise en œuvre de sa compétence enfance. En effet, le Défenseur des droits formule des réserves quant au rôle du département en tant que chef de file de la protection de l’enfance. » Voilà qui est dit et qui appellera sûrement une réponse du président du CD ou de son VP en charge du social, Issa Issa Abdou.
A cet effet le Défenseur des droits recommande à nouveau que ces dotations permettent d’actionner les cofinancements par des fonds européens dont le département bénéficie pour des projets de nature à lutter contre l’isolement des enfants et des jeunes en difficulté, en situation d’errance et de danger, et d’améliorer leur prise en charge par des actions parmi lesquelles :
• le développement et la professionnalisation du réseau des familles d’accueil et l’amélioration du placement familial
• la création de lieux d’accueil diversifiés et adaptés pour la mise à l’abri des mineurs abandonnés sans représentant légal et en situation de danger
Rappelons que le président Soibahadine avait indiqué au JDM qu’un GIP serait créé à cette fin de gestion des millions destinés à l’ASE.
Enfin, Jacques Toubon se réjouit de la création de l’antenne de l’Institut régional du travail social (IRTS) pour former sur place aux métiers du social, et qu’il attribue à la ministre des Outre-mer, en fait inaugurée avant sa visite. Il l’avait en tout cas recommandé dans ses deux rapports de mission sur les droits et la protection des enfants à Mayotte.
A.P-L.
Le JOurnal de Mayotte