Face à Air Austral, les mots de «Guito» Narayanin et les offres commerciales de la concurrence

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French BlueCréée en septembre 2015, la compagnie qui vient d’inaugurer une liaison Paris-Punta Cana s’attaque à la liaison Paris-Réunion. Et les prix promettent d’être canon à condition d’entrer dans les bonnes cases. Ce sera 249 euros TTC aller simple entre Orly et Rolland Garros en prix d’appel, sans bagage de soute.

La compagnie proposera en effet 3 types de forfaits pour voyager : le «basic» (siège + bagage à main de 12 kilos), le «Smart» (basic + 23 kg + repas et snack + sélection du siège possible) et le «Premium» (2 bagages + privilèges confort).

Le 1er vol sera assuré le 16 juin 2017 et les places sont déjà en vente sur le site de French Blue. Autant dire qu’entre les prix des liaisons longs courriers qui plongent et les liaisons régionales qui deviennent plus concurrentielles, le paysage aérien de la zone n’est plus la chasse gardée d’Air austral. Pour mémoire, la ligne Mayotte-Réunion voit, elle, l’arrivée de Corsair avec des vols aller-retour à moins de 200 euros à partir de janvier (sans bagages en soute).

Un investisseur mécontent…

Les concurrents plutôt ne sont pas les seuls à défier la compagnie réunionnaise… Un de ses actionnaires aussi. Ainsi, Théophane «Guito» Narayanin vient de publier une tribune libre sur le site d’infos en ligne réunionnais zinfo974. Intitulé «Du berger à la bergère Air Austral», il y attaque frontalement une compagnie dont la restructuration de l’actionnariat lui avait fait perdre plusieurs centaines de milliers d’euros, voire même plusieurs millions, selon la presse réunionnaise.

Théophane Narayanin veut continuer à jouer un rôle actif en tant qu'actionnaire d'Air Austral (Photo: JIR)
Théophane Narayanin ne ménage pas ses mots contre la compagnie dont il est actionnaire (Photo: JIR)

Conséquence, «Guito» n’y va pas avec des pincettes… Ce n’est de toute façon pas le genre. D’emblée, il tacle logiquement «la mainmise sur les parts sociales des petits actionnaires», mais aussi la «belle santé» financière retrouvée de la compagnie qu’il impute à «80 millions d’euros d’argent public pris dans la poche des contribuables, 10 à 15 millions d’euros rétrocédés par Airbus (et) une baisse de 25 à 30 millions d’euros du prix du kérosène».

Il attaque également Ewa, la filiale mahoraise d’Air austral dont il met en doute les bénéfices annoncés, parlant de «jeu d’écritures et des facturations minorées»… et mettant même en question le «bien-fondé» d’une compagnie «qui n’apporte pas grand-chose, et qui n’a en fait comme seul but que de contraindre l’essor de petits opérateurs aériens régionaux». Les clients mahorais apprécieront.

Les clients régionaux, ces «poules aux œufs d’or»

Bref, rien ne va chez Air austral vu par «Guito» Narayanin: «Des prix exorbitants, des retards quotidiens, des planning de vols sans cesse modifiés, un temps de déchargement des bagages plus qu’aléatoire»… Ce qui n’est d’ailleurs pas totalement faux. Pour lui, «on se fiche» des clients régionaux alors qu’ils sont «la poule aux œufs d’or de la compagnie». La meilleure preuve? Les politiques commerciales de la compagnie sur la liaison Mayotte-Réunion avec «une chute vertigineuse du prix des billets de 650 à 250 euros sur la liaison Mayotte-Réunion A/R», liée à l’arrivée de Corsair… «Cela après avoir tondu la vigogne sur le dos des mahorais et des réunionnais pendant tant d’années».

Enfin, la ligne directe Mayotte-Paris n’est évidemment pas épargnée, «Guito» mettant en cause le taux de remplissage annoncé et l’escale kenyane qui rend finalement la ligne pas si directe. Et comme une des conséquences de cette nouvelle liaison est la baisse du trafic de l’aéroport réunionnais, comme nous l’annoncions il y a quelques jours, pour «Guito» les taxes aéroportuaires à La Réunion ne pourront que s’envoler… et retomber sur les voyageurs en provenance de Mayotte.

Au final, celui qui se classe dans les «investisseurs de la première heure» que «l’on n’a pas hésité à spolier», appelle la compagnie à «redevenir celle qu’elle était à sa naissance, et retrouver sa vocation première, à savoir être une compagnie régionale qui crée le lien dans la zone Océan Indien, et qui ouvre ses ailes à l’essor de coopération interinsulaire». Nul doute que pour «Guito», la vengeance est un plat qui se mange froid et dont on ne se lasse jamais.

RR
www.lejournaldemayotte.com

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