Il a déjà eu l’occasion de passer par Mayotte. Yves Christophe va désormais y vivre. Début novembre, il prendra les rênes de la filiale mahoraise de SNC Lavalin qui gère l’aéroport en délégation de service public. Son dernier séjour dans notre île remonte à 2003. A la tête d’une mission de l’inspection générale de l’armée de l’air, son rapport avait abouti à l’installation d’un premier hélicoptère de la gendarmerie dans le département.
Yves Christophe a une longue carrière militaire derrière lui, 35 ans dans l’armée de l’air commencés à piloter des Transall. Il avait d’ailleurs eu l’occasion d’atterrir sur la piste de Pamandzi alors qu’il était basé à Djibouti. «Je me suis posé pour la première fois à Mayotte en 1989», se souvient-il. Transport d’hélicoptères ou manœuvres avec les forces militaires de la région, les années 1988-1990 furent celles de ses premiers contacts avec l’aéroport mahorais.
Après douze années de terrain, achevées comme commandant d’escadron, il devient officier à l’Etat-major. «Je travaillais sur les programmes d’armement, sur les lois de programmation militaire et avec l’OTAN».
Des rôles centraux dans l’Etat-major
L’Outre-mer ne lui est pas totalement étranger. En plus de ses séjours dans l’océan Indien et à Nouméa, il a ensuite commandé la base de Tahiti, «le métier le plus proche de directeur d’aéroport», nous explique-t-iL.
Devenu général, il a commandé le transport aérien militaire et tous les moyens de transport des armées françaises. Mais cette carrière prestigieuse ne s’arrête pas là et le conduit en mission aux Etats-Unis où il a assuré la représentation de la France auprès de la coalition internationale amenée à intervenir en Afghanistan, en Irak, au Soudan ou au Pakistan… «les endroits chauds dans cette région du monde», dit-il simplement.
«En étant militaire, on peut avoir des carrières très diversifiées. J’ai par exemple aussi enseigné à l’école militaire sur les problèmes opérationnels. On a une grande versatilité, on peut s’adapter à beaucoup de métiers et de situations», résume-t-il.
Daniel Lefebvre vers Saint-Martin
Yves Christophe arrive de Bordeaux où il est installé depuis plusieurs années. Certes, il aime la région mais les choses ne devaient pas y rester aussi longtemps. «Casté» par la société canadienne SNS Lavalin, il devait partir diriger l’aéroport de Bamako avant qu’un coup d’état ne bloque les projets de la société au Mali.
Début novembre, ce sera donc finalement l’aéroport de Mayotte qu’il va piloter, en remplacement de Daniel Lefebvre arrivé en avril 2011 au moment où la gestion de l’ancien aéroport d’Etat venait d’être confié à Lavalin… Et où Mayotte devenait un département. Cinq ans et huit mois plus tard, la nouvelle aérogare fait la fierté de ce tout jeune département souvent en manque de repère.
Daniel Lefebvre va à présent changer d’océan. Il va prendre en main le destin de l’aéroport de Saint-Martin, dans les Caraïbes.
RR
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