Le président du conseil départemental a reçu un courrier daté de ce 11 octobre 2016, signé de l’Intersyndicale CFDT Interco, Solidaires, Sud, CGT Ma, FO, SNU TER et FSU. Il fait suite au mouvement de grève du mois de septembre dernier, en protestation à sa décision de geler la progression de l’indexation des salaires, solution proposée par la Chambre régionale des Comptes pour résoudre le déficit budgétaire du département.
Le préfet a évité un gel général en proposant des réaffectations et des coupes dans les dépenses, mais la mesure valait toujours pour les contractuels. Le mouvement de grève avait pris fin sur un accord : l’intégration serait priorisée pour certains agents qui le souhaitaient et une étude au cas par cas serait faite, en fonction de la situation de chacun.
Trois cas de figure pour les 35 agents
Et la liste est connue, puisque 22 agents, sur 35, seraient régularisés, selon un document que nous nous sommes procuré. Ce qui incite l’Intersyndicale à interroger le président Soibahadine sur la méthode retenue pour régulariser, « titularisation ou prise d’avenant ? », sur les « critères de préférence qui ont discriminé une partie des agents en soif de régularisation », et sur la mise à l’écart des organisations syndicales lors de ce choix.
Elles rappellent au président du département son engagement dans le protocole d’accord d’organiser une réunion avant le 15 octobre sur les conditions de travail des agents affectés à la délégation de Paris.
Soibahadine Ibrahim Ramadani explique au JDM qu’une réponse à l’Intersyndicale est en en cours de rédaction : « Nous étions face à trois cas de figure. Ceux qui ont été examinés favorablement, et retenus, ceux qui ont demandé l’intégration dans la fonction publique territoriale, et enfin 8 derniers qui sont en cours d’examen. » Il n’y a donc pas de péril à attendre que le situation se débloque, à en croire le président.
Accroitre les compétences, pas les économies
Une journée où il a du s’expliquer face à son opposition sur la gestion de la masse salariale en lien avec le nouvel organigramme. Lors de sa publication, le conseil départemental d’opposition Aynoudine Salimé s’était inquiété de la profusion de chargés de mission, susceptibles de générer des surcoûts : « J’ai eu raison si j’en crois le vote de rapports sur la transformation et la création de postes budgétaires ! », lançait-il à l’adresse du président.
Relayé d’ailleurs plus tard par la conseillère de Bouéni, Afidati Mkadara, qui remarquait des promotions internes au Service des transports maritimes, touchant 15 agents, « gonflant la masse salariale, aggravé par l’indexation des salaires. »
Pour la première fois, le président répondait aux attaques sur d’éventuels surcoûts générés par ce nouvel organigramme, en soulignant en substance qu’il s’agissait de dégâts collatéraux : « On peut se tromper d’objectif. Nous avons mis en place une nouvelle administration pour être en règle avec les évolutions législatives et les exigences européennes, en accroissant les compétences, donc sans objectif de réduire la masse salariale. »
Voilà qui a le mérite d’être clair.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte