Leur projet politique se décline en 7 axes et 120 mesures, et sera porté à Paris du 24 au 28 octobre par tout ce que notre île compte d’élus LR : le président du conseil départemental, le sénateur, les maires, et le secrétaire départemental.
Il va falloir sensibiliser les candidats de droite à l’élection présidentielle autour du développement de Mayotte, qu’il soit économique, sanitaire ou social, porté sur l’éducation ou la formation, la culture et le sport, ou qu’il intègre les problématiques de fiscalités locales, l’immigration ou l’insécurité, ou l’évolution institutionnelle et la coopération régionale.
L’atout de ce projet sont d’avoir balayé tous les chantiers lourds en cours, et si on y note quelques approximations, et la confusion sur l’absence de Zones franches d’activité en est une, il peut être force de proposition s’il est décliné en détail : la démocratisation du haut débit, alors que la 4G est annoncée sur des zones où le débit n’atteint pas la 3G, la mise en place d’une faculté de médecine et de centres de recherche clinique, et aussi d’une ARS propre à Mayotte, la relance du « Plan Jeunesse », la création d’une antenne de l’armée de terre sur l’îlot Mtsamboro, le désenclavement du territoire avec notamment un pont entre Petite et Grande Terre, ou la mise en place d’une coopération judiciaire avec l’Union des Comores.
Ne pas rester trop éloigné de la métropole
A noter sur ce sujet la signature d’un contrat de co-développement avec les îles voisines de 250 millions d’euros sur les 5 prochaines années, « en y intégrant l’apport de compétences et de moyens humains », précise au JDM un des membres du parti. Une somme calculée de manière basique : « La France dépense 50 à 70 millions d’euros par an pour les reconduites à la frontière, nous avons multiplié la somme par 5. Ce serait préférable de l’investir plutôt que de financer les bateaux et avions qui rapatrient. », juge Mansour Kamardine. Une demande qui se fait périodiquement mais qui ne débouche sur aucune décision politique sérieuse, maintenant la coopération régionale dans un saupoudrage de bonne conscience.
Justement, pourquoi leur projet politique serait pris en compte à la veille d’une élection présidentielle ? « On ne peut pas rester dans notre coin, et ne rien proposer en mettant simplement en œuvre ce que demande l’Etat, comme nous l’avons souvent fait dans le passé, alors qu’on ne peut pas transposer sans prendre en compte le contexte mahorais. ». L’ancien député cite en exemple la réaction de la population vis à vis de la pression migratoire : « On nous traite de racistes avec 52% de population étrangère en situation irrégulière sur le territoire, ce qui, transposé à la métropole, ferait 35 millions. Cela ferait longtemps que Marine Le Pen en aurait tiré parti ! »
Aux parlementaires les moyens de pression
Leur position unitaire ne sera pas facile à tenir, « la plupart des membres sont favorables à Nicolas Sarkozy », là où lui-même, Mansour Kamardine affiche son soutien à Alain Juppé. Surtout sur certains sujets comme le droit du sol, ou l’ancien président de la République demande son abrogation, alors qu’Alain Juppé dans son livre, préconise un aménagement en conditionnant la nationalité de l’enfant à celui d’un des parents. « Notre position est l’abrogation, nous observerons les positionnements », déclare Ambdilwahedou Soumaïla, le Secrétaire départemental.
Il existe des moyens de pression, « ce seront les parlementaires qui devront les activer », en citant en exemple une de ses actions de députés : « Lorsque il a fallu signer les 300 mesures d’une des premières conventions de développement pour Mayotte, du type Mayotte 2025, j’avais bloqué jusqu’à ce que nous obtenions les financements du marché couvert de Mamoudzou, et du quai numéro 2 à Longoni. »
Officialisation des 10 candidats aux législatives
Justement du côté des parlementaires LR, ça n’est actuellement pas brillant. Leur seul, sénateur Abdourahamane Soilihi, étant un des plus absent de l’hémicycle et n’ayant pas fait beaucoup parler de ses actions, en dehors d’un placement en garde à vue, à contrario de Thani Mohamed Soilihi ou du député Aboubacar. Ils le soutiennent d’ailleurs du bout des lèvres.
La liste des 10 candidats LR aux législatives est connue : 6 dans la 1ère circonscription, Abdoul Kamardine, Abdila hariki, Arafat Madi, Moutuidine Yahaya (ancien adjoint au maire de Mamoudzou), l’avocat Elad Chakrina, et Sokary Soilihi, et 4 dans la 2de, où il va y avoir du sport, puisque s’opposeront pour le parti Mansour Kamardine, Anchya Bamana (maire de Sada), Salama Attoumani « Kala » (une des secrétaire départementale) et Saindou Rachadi « Marius ». Les candidats aux sénatoriales ne sont pas encore officialisés.
Le premier round c’est la primaire de la droite et du centre. Comme partout en France, il faut se rendre le 20 et 27 novembre dans un des 47 bureaux de vote de l’île, muni de sa carte d’identité, éventuellement de la carte d’électeur, de 2 euros, et de son stylo pour signer la charte d’engagement aux valeurs de droite.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte