Julie Dupont-Lassalle est maître de conférence en droit. Avec Elise Ralser, professeur des universités, et François Hermet, maître de conférence en sciences économiques, tous trois à La Réunion, ils ont organisé un Colloque « Cinq ans de départementalisation à Mayotte – Enjeux juridiques et économique », sous le haut patronage du ministère des Outre-mer.
« Nous voulions dresser un bilan des changements à Mayotte depuis la départementalisation de 2011, et la Rupéisation de 2014. Ont-ils concrétisé des attentes ? Y-a-t-il des freins ? », évoque Julie Dupont-Lassalle au JDM. Elle pense naturellement à l’état civil, « mais aussi au foncier ou à la fonction publique. Les évènements sociaux que vous avez traversés en avril nous ont conforté sur la pertinence de ces thèmes. » Ils travaillent sur ce colloque depuis un an.
Indicateur de développement humain
Le document de présentation suggère que « ‘la marche vers le droit commun’, c’est à dire vers l’égalité juridique et l’égalité économique, n’est pas achevée », ce qui peut sembler normal pour un jeune département de 5 ans, quand ses 4 aînés de 70 ans clament toujours l’Egalité réelle. Les thèmes abordés sont alléchants.
Ils portent (voir photo) sur « Mayotte et son insertion dans les institutions françaises et européennes, « L’impact de la départementalisation de Mayotte sur le contentieux devant le tribunal administratif de Mayotte », « Le contentieux familial à Mayotte et la disparition de la juridiction des cadis », et évoqueront aussi la question de la propriété foncière, les spécificités des droits des étrangers, les fonds européens, la mesure de l’indicateur de développement humain ou les déséquilibres du marché du travail.
Le centre universitaire de Dembéni simple invité
Invité comme conférencier sur l’Histoire de Mayotte, Thomas M’Saïdié, maître de conférence au Centre universitaire de Mayotte, était malheureusement indisponible pour raisons personnelles. Zarianti Nourdine, doctorante en droit privé à l’Université de La Réunion, était donc la seule intervenante mahoraise. Elle évoquait le devenir des cadis.
Du côté du CUFR de Dembéni, c’est un peu la déception de ne pas avoir été davantage associé au Colloque. Le responsable du Département Droit économie et gestion, Aurélien Siri, s’y est rendu pour y assister avec Victor Bianchini, maitre de conférence en Sciences Economiques, mais sans être intégrés comme intervenants.
Nous avons donc interpellé sur ce sujet Julie Dupont-Lassale, qui est venue une fois à Mayotte en 2008 : « Je déplore aussi que l’intervenant mahorais n’ait pas pu se déplacer, mais nous l’avons su trop tard pour pouvoir réagir et le remplacer », déclare-t-elle. Mais un bilan vu de La Réunion peut aussi avoir son intérêt, si toutes les données comme la pression migratoire, la coopération régionale ou l’accès aux politiques publiques, sont intégrées.
Une publication des actes sera distribuée au grand public, souligne l’universitaire.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte