
« Les jeunes de l’AJKE n’ont pas participé aux caillassages hier au soir à Kawéni, au contraire, ils ont essayé de calmer le jeu », nous explique Hafar-Eddine Ali Mohamed, dit « Rasta », président de l’association Jeunes Kawéni Espoir. Il prend la parole pour se démarquer de Julien Gauquelin, en garde à vue depuis hier au soir, qui avait créé l’association avec lui : « Il en a démissionné depuis 3 mois, nous n’étions plus d’accord sur les projets du quartier. Nous voulons la paix de Kawéni avant tout », explique Rasta.
Il revient sur les évènements de lundi: « Dans la journée, deux jeunes ont mis le bazar vers la caserne des pompiers. En les recherchant, la police est arrivée prés de la mosquée du vendredi à Kawéni. On m’a affirmé que le policier avait frappé en premier, et que le jeune a répondu, mais je ne le connais pas. » C’est ce jeune de 24 ans qui a été condamné à 2 mois de prison ferme hier au soir. « Ses collègues du club de foot AFK ont voulu témoigner de ce qu’ils ont vu ce lundi soir, mais la justice ne les a pas laissé entrer. La tension est montée, et plein de jeunes sont descendus sur la route. Quand on a vu ça, on a préféré partir. »
Seuls 4 jeunes de l’AJKE, dont son secrétaire, restent « pour calmer le jeu aux côtés des gendarmes. Mais ils ont été insultés par un ami de Julien Gauquelin qui voulait mettre le bazar », poursuit Rasta.

Pour stopper toute confusion avec leur ancien vice-président, avec qui ils sont en contentieux, ils vont manifester au rond point Méga vers midi, « on se permet de descendre sur la route en mode tranquille… » commence leur bannière. « Nous voulons sauver le village », reprend Rasta, qui se bat au quotidien bénévolement pour restaurer la paix dans ce village, avec succès puisqu’il n’y a eu aucun débordement lorsque les villages s’embrassaient en mai dernier. « Nous avons même reçu une subvention en soutien. »
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte